Après le Cameroun, c’est au tour de la Côte d’Ivoire d’organiser la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), au cours de laquelle les yeux seront rivés autant sur les rectangles verts que sur les instances organisatrices. Ces dernières auront pour mission de faire oublier les errements camerounais, tant la dernière édition a été pour le moins “folklorique”. Yacine Idriss Diallo, qui candidate à la présidence de la Fédération ivoirienne de Football (FIF), parait le mieux placé pour remplir ce défi.
Imbroglio à la tête de la « Fédé » ivoirienne
La Fédération ivoirienne de Football (FIF) va devoir relever trois défis. Les deux premiers sont d’ordre technique : la qualité des stades et des pelouses. Deux soucis récurrents en Afrique qui empêchent l’envol de la compétition et un succès semblable à celui de l’Euro ou de la Copa America, alors que le talent est bien là avec des joueurs comme Sadio Mané, Mohamed Salah, Riyad Mahrez ou Vincent Aboubakar. Deux problèmes qui devraient être réglés pour cette édition 2023 assure François Albert Amichia, président du comité d’organisation de la CAN ivoirienne : « les stades sont en cours de rénovation et nous serons prêts, La qualité (…) sera aussi au rendez-vous, Alassane Ouattara nous met la pression pour que nous ne travaillons que dans le cadre précis du cahier des charges établi par le CAF afin d’avoir des stades de qualité et aux normes ».
Mais le principal problème que devra gérer la FIF est et restera celui de sa gouvernance, si la situation ne se décante pas. En effet, depuis 2020, un improbable imbroglio mêlant FIFA, anciens internationaux et FIF empêche l’élection du président. Dernier épisode en date, le scrutin pour la magistrature suprême du football ivoirien, prévu à l’origine le 23 mars, a été de nouveau reporté. L’instance internationale du football (la FIFA) s’oppose au mode de désignation des candidats. La FIF demande en effet que les prétendants soient parrainés par un certain nombre d’acteurs locaux (à l’instar des parrainages pour la présidentielle française), afin d’éviter les candidatures médiatiques, peu au fait des problématiques du football ivoirien, comme celle de Didier Drogba.
Yacine Idriss Diallo plutôt que Didier Drogba pour relever le challenge ?
La légende ivoirienne a bien obtenu quelques soutiens, sans pour autant emporter l’adhésion ni de l’Association des anciens joueurs ni de l’Association des joueurs ivoiriens en activité. Il faut dire que la nomination d’une autre légende du football africain à la tête de la Fédération camerounaise n’a pas été un grand succès : Samuel Eto’o, véritable demi-Dieu au pays, n’a pas pu éviter à l’édition 2022 d’être un semi-désastre, autant dans le jeu que dans son organisation.
Du reste, d’autres anciens de la sélection comme Cyril Domoraud, Bonaventure Kalou ou Ahmed Ouattara soutiennent la candidature de Yacine Idriss Diallo, ancien 3eme vice-président de la FIF et favori. Il a commencé à donner de son temps au football ivoirien dès 1980 en prenant la tête de l’équipe de football de l’Abidjan Université Club (AUC) jusqu’en 1983. Un passage remarqué qui vaudra à Yacine Idriss Diallo d’être « chassé » par l’Asec Mimosas, un des plus grands clubs du pays, où il occupera la fonction de vice-président pendant plus de 10 ans (1984-1998). Logiquement, il gravit rapidement les échelons à la FIF, jusqu’à en devenir un des vice-présidents sous le mandat d’Ezan Emmanuel – en 2002, Yacine Idriss Diallo devient le 3ème vice-président de la FIF, chargé de la commission Marketing et Promotion.
La FIF en mission pour faire oublier les errements camerounais
L’édition 2022 de la CAN a enchainé les couacs. Tout aurait pu être évité si les instances camerounaises avaient pris la mesure de l’événement. À se demander si la Confédération Africaine de Football n’aurait pas dû laisser encore quelques années au Cameroun pour s’organiser, elle qui lui avait déjà retiré l’organisation de l’édition 2019, constatant les manquements locaux à quelques mois du début de la compétition. À ce titre, la nomination de la légende Samuel Eto’o à la tête de la Fédération camerounaise a fait figure de cadeau empoisonné pour le football africain, tant ce dernier a rassuré les instances footballistiques, sans pouvoir éviter les couacs d’une édition 2022 qui restera dans la légende pour les mauvaises raisons. Nommé trop tard et malgré une aura quasiment divine au pays, l’immense Samuel Eto’o n’a rien pu faire, si ce n’est constater le travail qu’il reste à accomplir pour professionnaliser sa fédération. À la Cote d’Ivoire de tirer les leçons de ce contre-exemple.
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