Le Brésil a bien négocié son entrée en lice dans ce Mondial en s’imposant face à la Serbie, ce jeudi (2-0). Auteur d’un doublé décisif, Richarlison a été le grand bonhomme de la Seleçao.
Parce que l’aura qui l’entoure est inhérente à son statut, le Brésil attirait toute la lumière depuis son arrivée en terres qatariennes. Cette Seleçao avait même tendance à bomber le torse à l’approche de la compétition, assumant son statut sans sourciller, à l’image d’un Neymar prêt à border une 6e étoile sur son short avec la facétie qu’on lui connait. Les paroles devaient faire place aux actes, désormais. Et comme il y a 4 ans en Russie, la mission de ces Auriverde consiste à s’extirper d’une poule assez homogène, avec la Serbie comme premier obstacle au menu.
Tite s’était appuyé sur un onze articulé en 4-2-3-1 avec toutes ses forces vives. Cette équipe a de l’allure, franchement. C’est un alliage de solidité, de technicité et de vélocité. Neymar était bien présent dans son rôle de meneur de jeu axial, épaulé aux avant-postes par les déroutants Raphinha, Vinicius Jr et Richarlison, avec le tandem Casemiro-Paqueta pour donner du corps dans l’entrejeu, devant une charnière centrale expérimentée teintée de rouge et bleu, avec Marquinhos et Thiago Silva.
On s’y attendait : il n’a pas fallu patienter longtemps pour voir la partie d’échec se dessiner. Avec un jeu léché autour d’un Neymar omniprésent à la création, le Brésil a rapidement imposé sa loi au milieu. Mais il en fallait davantage pour percer un bloc serbe d’une discipline presque militaire. Sans leur phare Vlahovic devant, la formation de Dragan Stojkovic a fermé les espaces avec une rigueur impressionnante. Il n’y avait pas une tête qui dépassait, si ce n’est pour contrer les tentatives des Auriverde, à l’image de ce sauvetage sur un corner direct de Neymar (13e).
Richarlison découpe la Serbie
Curieusement, la bande à Tite à mis du temps à trouver la bonne carburation. Elle a même passé tout le premier acte à la chercher, se contentant de quelques miettes ici et là – de simples situations plus que des occasions dignes de ce nom. C’est au retour des vestiaires que tout s’est décanté. Raphinha (46e), Neymar (54e) et Alex Sandro – d’un tir soudain sur le poteau (59e) ont accentué la pression, comme pour annoncer que l’étau se resserrait. Mais il manquait encore la petite étincelle.
Elle est survenue quelques minutes plus tard, des pieds d’un homme qui n’avait même pas touché une quinzaine de ballons : Richarlison. Le grand attaquant de Tottenham a délivré la Seleçao d’un but de renard des surfaces après une frappe de Vinicius Jr repoussée par Milinkovic-Savic (1-0, 62e). Un coup de pouce avant le coup de grâce. Dix minutes plus tard, le buteur peroxydé s’est envolé dans les airs pour déclencher une merveille de ciseau acrobatique après s’être emmené le ballon d’un subtil contrôle orienté (2-0, 73e). Du grand art.
La plus-value de cet attaquant atypique, devenu le pivot de Tite par la force des choses, a rappelé une tendance de ce début de Mondial, selon laquelle les neuf, les vrais, sont appelés à briller dans le Golfe pour cette Coupe du monde en hiver. Dans ce contexte, le dernier quart d’heure a ressemblé à une formalité pour le Brésil. Le bémol de la soirée a été la sortie de Neymar, remplacé par Gabriel Jesus après être resté au sol sur un contact (78e). Tout un peuple attendra les nouvelles pour son maître à jouer, sobre et juste dans ce match. Pour le reste, l’addition était réglée, malgré une dernière inspiration de Casemiro sur la barre (81e). On savait que ce Brésil sûr de sa force prendrait le bon wagon. Il est bien arrivé à l’heure.
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