Arrivé à Marseille pour prendre la succession de Marcelino, Gennaro Gattuso s’attaque à un chantier important.
Dans sa carrière d’entraîneur, Gennaro Gattuso cultive un sens du contre-pied qu’on ne lui connaissait pas durant sa première vie de joueur. Tout proche de s’engager à Lyon il y a encore deux semaines, le technicien italien prend les commandes d’un autre club olympique, après avoir vu son compère de 2006 Fabio Grosso le coiffer dans le Rhône. Dans cette drôle d’histoire aux trajectoires croisées, pas sûr que Gattuso y perde au change. Mais la mission du nouvel entraîneur de l’OM s’annonce ardue.
Le style de management
En paraphant un contrat court jusqu’à la fin de la saison avec une saison en option, Gennaro Gattuso a clairement assumé le motif de sa venue : une mission commando. Comptablement, il n’y pas péril en la demeure puisque l’OM pointe à la 8e place avec 9 points en 6 matchs. Mais le contexte, le calendrier et l’impression laissée dans le jeu donnent un caractère urgent à la situation. Après le court intérim de « Pancho » Abardonado avec des fortunes diverses – match nul encourageant contre l’Ajax Amsterdam (3-3) et défaite humiliante dans le Classique contre le PSG (0-4) -, Gattuso sera attendu au tournant.
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Monaco, samedi en Ligue 1, puis la redoutable formation de Brighton seront au programme. Sur le papier, le nouvel entraîneur de l’OM présente un profil qui pourrait avoir ses bienfaits sur le court-terme. Caractériel, aboyeur, rassembleur, Gattuso a les leviers du meneur d’homme traditionnel qui collent au timing du moment. Sa personnalité tranchera avec le tempérament très effacé de Marcelino.
Le jeu
Derrière ses airs de pitbull, Gennaro Gattuso devra aussi apporter des réponses dans le jeu. Car c’est aussi à ce niveau-là que le bât blesse, à Marseille. Malgré quelques fulgurances individuelles, l’OM laisse une impression collective peu flatteuse depuis le début de saison. Les productions du club phocéen sous Marcelino ont été fades, voire pauvres. Le non-match au Parc des Princes dimanche dernier avec Abardonado sur le banc n’a évidemment rien arrangé. Sur ce point, Gattuso génère plus de réserves que dans son management.
Adepte d’un système en 4-3-3 durant ses passages à l’AC Milan ou à Naples, l’Italien de 45 ans n’était pas vraiment réputé pour l’attractivité de son projet de jeu. Sous sa direction, Milan et Naples ont davantage cherché à annihiler les forces de l’adversaire qu’à imposer leur jeu. Il ne faudra donc pas s’attendre à voir une équipe de l’OM pro-active et flamboyante. Face à Monaco ou Brighton, Marseille pourrait aligner un bloc bas et miser sur une approche de contre assez classique.
Le choix des hommes
Ironie de l’histoire, l’OM mise à nouveau sur un technicien passé récemment par le Valence CF. Un fait pas si anodin. Puisque Gattuso récupère un effectif façonné l’été dernier par le duo Longoria-Marcelino. Si l’homme dégage une personnalité bien distincte de celle de son prédécesseur, l’entraîneur ne devrait pas avoir de difficulté à se servir du matériel qu’il a en magasin. Dans un schéma différent, l’OM devrait s’appuyer avec les mêmes hommes forts que les précédentes versions. Avec leurs qualités et leurs limites, Pierre-Emerick Aubameyang, Valentin Rongier, Geoffrey Kondogbia, Jordan Veretout, Samuel Gigot ou Pau Lopez devraient continuer à former la colonne vertébrale de l’équipe.
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