Pour sauver l’OL de la rétrogradation,
John Textor mise sur un transfert controversé. Une stratégie qui
flirte avec les limites légales.
L’Olympique Lyonnais se trouve à un tournant décisif de son
histoire, et son actionnaire principal, John Textor, semble prêt à
utiliser toutes les cartes à sa disposition pour éviter une
rétrogradation administrative en Ligue 2. Le dernier épisode en
date ?
Un transfert controversé impliquant le Brésilien Luiz Henrique,
qui soulève des questions sur la légalité et l’éthique des
pratiques financières mises en œuvre pour renflouer les caisses du
club rhodanien.
Un transfert indirect, mais lourd de conséquences
Luiz Henrique, milieu offensif de Botafogo,
a récemment été vendu au Zénith Saint-Pétersbourg pour un montant
avoisinant les 35 millions d’euros. Une opération qui, à
première vue, n’a aucun lien avec l’Olympique Lyonnais. Pourtant,
comme le révèle Le Progrès, cette transaction pourrait bien
profiter directement à l’OL. Comment ? Grâce à la multipropriété
des clubs détenus par John Textor, actionnaire à la fois de l’OL et
de Botafogo. Le principe est simple : l’argent du transfert
transite via la holding commune avant de « ruisseler » vers Lyon,
en grande difficulté financière.
Le problème ? Ce mécanisme flirte dangereusement avec les règles
édictées par la FIFA, notamment en ce qui concerne la transparence
des flux financiers entre clubs appartenant à un même
propriétaire.
Un procédé jugé flou et contesté
Selon Florent Bergmann, économiste du sport interrogé par Le
Progrès, ce type d’opération soulève de nombreuses questions
juridiques :
« On devine que cette opération va remonter à la holding avant
de redescendre à l’OL. Cette stratégie reste floue et pourrait être
difficilement explicable au regard des droits des sociétés.
»
Depuis l’interdiction du TPO (tierce propriété) par la FIFA, ce
genre de montage financier est scruté avec une attention
particulière. Bien que légal à première vue, il révèle une zone
grise qui pourrait attirer l’attention des régulateurs.
Une urgence financière pour Textor
Le contexte économique de l’OL explique l’urgence de ces
manœuvres.
Avec un déficit estimé à 175 millions d’euros, le club est sous
la menace d’une rétrogradation administrative prononcée par la
DNCG. En jouant avec les limites du système, John Textor espère
éviter ce scénario catastrophe.
Mais cette stratégie pourrait se retourner contre lui si les
instances venaient à considérer que l’argent injecté dans l’OL ne
respecte pas les règles en vigueur. Une situation qui illustre
parfaitement les difficultés d’un modèle basé sur la
multipropriété, où les lignes entre les clubs deviennent de plus en
plus floues.
En attendant, les supporters lyonnais espèrent que ce « jeu
dangereux » portera ses fruits, permettant au club de se sauver
sans compromettre davantage son avenir.
Source link