La constitution de la liste communiquée par Didier Deschamps appelle à une projection sur le futur système utilisé au Qatar.
Le coup d’envoi est donné. Présent sur le plateau de journal télévisé de TF1, Didier Deschamps a communiqué la liste des joueurs qui se rendront au Qatar dans moins de deux semaines, pour la Coupe du monde. Plombé par un contexte très singulier, entre le timing de l’événement, des forfaits importants et un contexte extra-sportif pesant, le sélectionneur a dû composer avec de nombreux aléas pour constituer sa liste. Il n’y a rien de gravé dans le marbre, bien-sûr, mais la constitution de ce groupe en dit long sur les options tactiques envisagées par le staff tricolore.
L’absence de Clauss, un indice sur les intentions de Deschamps
Le premier enseignement concerne le nombre de joueurs présents : la tendance initiale laissait présager une liste de 23 pour avoir un effectif plus restreint dans une optique de management, mais Deschamps a finalement dû se résoudre à élargir le groupe France pour assurer le coup en cas de forfait inopiné. C’est donc avec un groupe de 25 joueurs que la sélection tricolore se présentera au Qatar.
Ensuite, en se penchant dans le détail, quelques choix forts semblent significatifs pour la suite. L’absence de Jonathan Clauss en est un. Révélé à Lens dans un rôle de piston qu’il occupe toujours à Marseille depuis son transfert l’été dernier, ce dernier n’a pas donné suffisamment de garanties au staff. Mais au-delà de son rendement, sa non-convocation – conjuguée à celles de Ferland Mendy ou Lucas Digne – augmente la probabilité de voir l’équipe de France revenir à un système à 4 défenseurs. Un choix que Deschamps a d’ailleurs effectué lors des derniers rassemblements, où les mauvais résultats l’ont amené à beaucoup tâtonner sur la marche à suivre.
L’équilibre de l’équipe de France sur les phases sans ballon est au cœur de la réflexion. Conscients de leur exceptionnelle force de frappe offensive, Deschamps et son staff semblent très préoccupés à l’idée de redonner aux Bleus une assise défensive beaucoup plus solide. Le 3-4-1-2, destiné à placer le trio Griezmann-Benzema-Mbappé dans les meilleures conditions, pourrait être rangé dans les tiroirs dans un premier temps, d’autant que l’attaquant de l’Atlético ne semble plus en position de force.
Si les Bleus reviennent à un schéma plus conventionnel, plusieurs hypothèses seront envisageables. En 4-3-3, Griezmann pourrait glisser dans un rôle de milieu de terrain relayeur pour apporter sa qualité technique dans un secteur qui souffre de l’absence de Paul Pogba. En 4-2-3-1, le Mâconnais retrouverait son poste de prédilection mais cette option décalerait Kylian Mbappé sur le côté gauche. Un 4-4-2, à plat ou losange serait taillé sur mesure pour mettre en valeur le tandem Benzema-Mbappé. Avec des attaquants comme Griezmann ou Coman qui ne rechignent pas à l’effort, et des milieux comme Rabiot ou Guendouzi qui ont la polyvalence pour être excentrés, un système asymétrique comme en Russie n’est pas à exclure non plus. Le casse-tête a commencé. Quoiqu’il en soit, l’histoire rappelle une chose : la vérité d’un France-Australie n’est pas forcément celle des matchs suivants.
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