Fort d’un début de match canon, l’Inter Milan a pris le dessus sur l’AC Milan en demi-finale aller de Ligue des Champions, ce mercredi (2-0).
Au lendemain d’un choc de titans entre les deux têtes de série du tournoi, ce Derby della Madonnina avait beaucoup de charme. Il réunissait deux grands d’Europe qui ne sont plus habitués à fréquenter cette altitude, comme un éveil aux doux souvenirs d’une autre époque, d’autant que l’AC Milan et l’Inter, sacrés sur la scène italienne ces deux dernières années, ont fait leur retour au premier plan. Et puis, il se dit souvent qu’un derby n’est jamais un match comme les autres. Surtout celui-ci.
Il fallait bien cela pour braquer tous les projecteurs sur le Giuseppe-Meazza de San Siro, écrin majestueux et mythique appelé à disparaître pour des raisons qui nous échappent encore. Il y a deux décennies, en 2003, Rossoneri et Nerazzurri s’étaient retrouvés dans le dernier carré de la compétition reine. Et c’est le Milan qui avait composté son ticket en finale, dans une époque où il était encore drivé par un certain Carlo Ancelotti. Le Mister est aujourd’hui aux commandes du Real, et il pourrait retrouver le vainqueur en finale. La carotte était belle. Le temps file, mais le monde est petit.
L’Inter règle l’addition d’entrée de jeu
Les tours précédents avaient démontré la capacité du Milan à contenir ses adversaires avec une approche assez prudente. . Privé de son détonateur Rafael Leao, le technicien italien avait certainement cette approche en tête : on attendait un round d’observation où tout ce beau monde se reniflerait à distance. Il n’en a rien été. Ce fut même tout l’inverse. D’entrée de jeu, l’Inter a fait exploser l’ennemi en deux temps, trois mouvements. Avec un vétéran en premier artilleur : Edin Dzeko. Du haut de ses 37 printemps, le géant bosnien a plongé San Siro dans la stupeur en reprenant d’une volée magistrale un corner bien botté par Calhanoglu (0-1, 8e).
Sans faire de bruit, l’attaquant de l’Inter Milan entre dans un cercle fermé de joueurs ayant inscrit au moins 20 buts en Ligue des Champions après trente ans – cercle composé de Ronaldo, Messi, Lewandowski, Benzema, Ibrahimovic et Drogba, excusez du peu. Placés sur les bons rails, les Intéristes, vêtus d’un splendide maillot dénué de tout logo, ont frappé un deuxième coup sur une merveille d’action collective déclenchée par Dimarco, relayée par Barella et conclue avec sang-froid par Mkhitaryan (0-2, 11e).
Dans les faits, le Milan n’avait même pas débuté son match. Une fois de plus, on a pu mesurer à quel point son rendement vacillait au gré des performances de ses internationaux français. Alignés tous les trois dès le coup d’envoi, Mike Maignan, Théo Hernandez et Olivier Giroud étaient très attendus. Ils ont été impuissants, eux aussi, plombés par un collectif qui n’a pas su se hisser à la hauteur de l’événement. L’affaire aurait même pu virer au cauchemar lorsque la bande à Pioli, qui avait perdu Bennacer dès le quart d’heure de jeu, a vu Jesus Gil Manzano accorder un penalty à l’Inter suite à un contact louche entre Kjaer et Lautaro Martinez, avant de revenir sur sa décision suite à une l’utilisation de la VAR (30e).
Moins haletant, le second acte a permis à l’AC Milan de se montrer un peu plus consistant, peut-être aussi parce que l’Inter, logiquement, était entrée dans une phase de gestion. Mais cela n’a pas fait évoluer le score. Entreprenant, Tonali a manqué de réussite en voyant sa tentative lécher la base du montant de l’excellent Onana (63e). En face, les Intéristes ont laissé plané la menace d’un troisième but, donnant l’occasion à Mike Maignan de donner un peu de relief à sa prestation dans cette soirée à oublier. En s’interposant devant l’inusable Dzeko (53e) ou Acerbi (68e), Maignan a maintenu le Milan en vie. Mais c’est bien l’Inter qui prend une option pour la finale. Un ticket à composter dans une semaine, dans un San Siro qui sera encore en ébullition.
Source link