Après son revers 0-2 à l’aller, le LOSC a concédé une nouvelle défaite contre le tenant du titre (1-2), au terme d’une prestation pourtant admirable.
La marche était trop haute. Lorsque les têtes seront lavées et qu’il faudra se retourner, beaucoup de sentiments s’entremêleront. La frustration, surtout, parce que Lille dressera ce constat, réel mais amer, qu’on peut être à la fois si proche et si loin du gratin européen. La fierté, aussi, après une prestation admirable de ténacité contre le tenant du titre. Suite au revers de Stamford Bridge (0-2), les Dogues étaient au pied d’une montagne : faire un grand match de foot était une condition indispensable pour la franchir. C’est ce que ce LOSC a fait, mais cela n’a pas suffi.
Lille a mis les bons ingrédients
Quelque part, le premier acte de cette seconde manche résumerait presque à lui seul ce qui sépare encore Lille de Chelsea. Les premières foulées, les premiers contacts ont tout de suite démontré que les Dogues étaient dans le bon ton, quand Chelsea se contentait de tenir le ballon de façon stérile. Pour autant, il a fallu attendre la demi-heure de jeu pour que ce match entre dans une autre dimension, lorsque M. Massa a consulté la VAR pour une main tendancieuse de Jorginho dans sa surface. Le stade s’est levé comme un seul homme lorsque l’arbitre a désigné le point de penalty. Souvent à côté de ses pompes cette saison, Burak Yilmaz n’a pas tremblé, cette fois-ci, pour le transformer (1-0, 38e).
Les contours de l’exploit commençaient à de dessiner. Lille avait tout fait pour. Mais le ciel s’est couvert dans la foulée, comme pour rappeler à quel point un cador européen peut se montrer froid et réaliste lorsqu’il s’agit de ramasser la moindre miette. Menés et malmenés, ces Blues qui trainaient leur spleen se sont réveillés juste avant la mi-temps sur un coup de patte, un seul – œuvre de l’Américain Pulisic après une belle ouverture de Jorginho, zéro devenu bourreau en un claquement de doigts (1-1, 45e+7).
C’est aussi cela, la Ligue des Champions. L’orgueil. La gestion. L’impassibilité. Le genre de détails qui glissent comme la pluie sur le costume imperméable des joueurs de Chelsea, quand ces mêmes détails glissent entre les doigts des Lillois. C’est un scénario vieux comme la Coupe d’Europe. La suite du match l’a encore accentué quand la malchance s’en est mêlée. Toujours aussi vaillants, les hommes de Gourvennec ont encore fait ce qu’ils devaient faire au retour des vestiaires, mais il leur a manqué ce zeste de réussite pour s’offrir une fin de match émoustillante. Dans une position encore idéale, Yilmaz a vu son tir fuir le cadre (51e), avant que Xeka, arrivé comme un tank dans la surface, ne voit sa tentative puissante de la tête s’écraser sur le montant (63e). S’il restait encore un mince espoir à ce stade de la soirée, Chelsea l’a éteint rapidement lorsqu’Azpilicueta, décalé au second poteau par Mount après une longue séquence de conservation, a repris le ballon du genou pour sceller le succès des siens (1-2, 71e). L’affaire était réglée. Lille sort avec les honneurs.
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