Les manches retour des barrages qualificatifs du Mondial 2022 se disputent ce mardi à travers l’Afrique. Analyse.
Sénégal – Egypte, les champions d’Afrique au pied de la pyramide
Le Sénégal se trouve face à une équation difficile avant de recevoir l’Egypte, mardi dans son stade flambant neuf de Diamniadio : comment marquer au moins un but à une équipe contre laquelle on s’est montré stérile depuis 210 minutes ? Tenus en échec en finale de la CAN, qu’ils ont remportée aux tirs au but, les Lions de la Teranga sont de nouveau restés muets face aux Pharaons lors de la manche aller de ces barrages, vendredi au Caire. Le fait de jouer pour la première fois à domicile, devant un public enthousiaste peut contribuer à faire pencher la balance. Le sélectionneur, Aliou Cissé, pointe un autre paramètre : « Nous devons (…) améliorer notre efficacité », a dit le coach. Quant à l’Egypte, elle misera toujours sur sa défense de fer, même sans El-Wensh et Abdelmoneim, blessés. « Nous sommes prêts à faire ce qu’il faut pour nous qualifier », a martelé le sélectionneur Carlos Queiroz. Le Sénégal sait à quoi s’attendre.
Nigeria – Ghana, aux Super Eagles d’assumer
Présenté au moment du tirage au sort comme nettement à l’avantage du Nigeria, ce choc entre nations anglophones d’Afrique de l’Ouest s’avère plus indécis. La première manche, terminée sur un score nul et vierge (0-0), préserve les chances des deux équipes avant le match retour, qui verra les Super Eagles retrouver Abuja. Absent de la dernière CAN, Victor Osimhen est conscient de l’importance de l’enjeu, d’autant que son équipe a affiché une certaine fébrilité à domicile durant l’année écoulée : « Nous ne sous-estimerons jamais un adversaire surtout après ce qui nous est arrivé contre la Centrafrique (défaite 0-1 en éliminatoires, ndlr) ». Face à des Black Stars en progrès sous la conduite d’Otto Addo, ce 0-0 est « un score plutôt favorable pour le Nigeria, mais dangereux », résume l’ancien sélectionneur, Gernot Rohr, interrogé par Europe 1.
Algérie – Cameroun, les Fennecs en ballotage favorable
Alors que le Cameroun espérait ouvrir par un succès une nouvelle ère, incarnée par Rigobert Song, c’est l’Algérie qui a tourné la page de sa CAN ratée en infligeant aux Lions Indomptables leur première défaite à domicile (0-1) depuis la fin du siècle dernier (1998). Disposés dans un inhabituel schéma à trois défenseurs axiaux, les Fennecs ont remporté sur la pelouse de Japoma une importante bataille tactique, qui les place en ballotage très favorable avant la manche retour. Humbles et pragmatiques, les champions d’Afrique 2019 comptent le rester face à des fauves blessés et donc dangereux. « Il nous reste encore un match, a alerté Djamel Belmadi. Ce qu’on a réussi à faire chez eux, ils se disent qu’ils peuvent le faire chez nous. Nous le savons… Les joueurs sont concentrés. La qualification n’est pas encore obtenue. On a gagné la première bataille, il nous reste une deuxième qui va aussi être difficile. » Blida et son fervent public sont prévenus.
Tunisie – Mali, la gestion jusqu’au bout ?
Un but et on ferme : à Bamako, la Tunisie l’a emporté sur la plus courte des marges en appliquant une recette vieille comme le football. Un score statistiquement très favorable, mais qui ne doit pas faire oublier les occasions concédées à des Maliens imprécis. Vainqueurs grâce à un CSC improbable, les Aigles de Carthage se sont essentiellement reposés sur leur défense. Toujours privés de Wahbi Khazri, ils devront trouver autre chose à Radès, même si un nul suffit à décrocher la qualification. De son côté, le Mali n’a plus le choix. « Les joueurs ont mouillé le maillot, nous n’avons pas su profiter de nos temps forts. Nous avons les moyens et la volonté de le faire, de réussir cette qualification historique », a déclaré le capitaine, Hamari Traoré qui revient de suspension pour cette manche retour. Un atout supplémentaire pour des Aigles obligés de marquer deux fois pour être certains de passer. Une performance qu’ils n’ont jamais réussi lors de leurs trois derniers matchs contre la Tunisie.
Maroc – RD Congo, les Lions pour finir le travail
A Kinshasa, le Maroc a tangué, plié dangereusement, mais n’a pas rompu, pour s’en sortir avec un bon match nul (1-1). Déjà qualifié à cinq reprises (comme la Tunisie) pour le Mondial, les Lions de l’Atlas sont en ballotage favorable pour y parvenir une sixième fois à l’issue de la réception des Léopards au stade Mohammed V de Casablanca. Certains des joueurs de l’équipe actuelle (Bounou, Hakimi, Saïss, Sofyan Amrabat, En-Nesyri ou El Kaabi) ont déjà goûté aux joies de la Coupe du Monde, en 2018. Leur expérience peut s’avérer précieuse, face à une équipe sans repères à ce niveau. « On n’est pas encore qualifiés… Je compte sur votre soutien inconditionnel, qu’on gagne ensemble ce match et qu’on obtienne cette qualification pour le Mondial », a déclaré Vahid Halilhodzic. Quant aux choix du sélectionneur, qui ne font toujours pas l’unanimité auprès des supporters, il sera largement temps d’en débattre une fois le billet pour le Qatar en poche.
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