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Les Bleus se rassurent enfin / Qualifications Coupe du Monde 2022

En s’imposant contre la Finlande (2-0), l’équipe de France a signé sa prestation la plus aboutie depuis son succès en Allemagne (1-0). C’est un premier rebond qui appelle une suite.

La pente, glissante, était devenue trop dangereuse. C’est finalement dans cette situation pénible, au pied du mur, que l’équipe de France est parvenue à donner une réponse. Elle a été mentale et arithmétique – une défaite ce mardi la plaçait dans un sacré pétrin. Instinct de survie, sursaut d’orgueil, il y avait un peu de tout cela dans la copie des champions du monde, où l’on a vu aussi, l’ombre du doute s’immiscer quand les jambes tremblaient encore un peu, pendant une dizaine de minutes. Mais les Bleus ont repris leur destin en main.

Griezmann – Benzema, deux phares dans la cité des lumières

Un sentiment de surprise a pourtant parcouru Décines lorsqu’on a découvert le système du soir : le 3-4-1-2. Comme un éveil à ce soir d’élimination contre la Suisse. C’est en y regardant de plus près qu’on a vu où Didier Deschamps voulait en venir, avec plusieurs critères déterminants. La présence du très offensif Théo Hernandez, lancé sans complexe dans le grand bain de l’équipe de France A – on n’en doutait pas, affaire de famille.

La saveur particulière de ce match pour près de la moitié une pléiade de titulaires, aussi : Lloris, Dubois, Martial, Benzema bien-sûr, enfant de Bron, mais aussi Griezmann, jamais passé par l’OL mais élevé à quelques dizaines de kilomètres, à Mâcon.

On attendait ces deux-là un peu plus que les autres. On n’a pas été déçu. Ovationné à chacune de ses subtiles déviations, Benzema a fait du Benzema avec une justesse de nature à combler ses proches présents dans les travées de l’arène lyonnaise. Griezmann, lui, a encore attesté qu’il était bien le baromètre de cette équipe. Dans l’expression de son jeu comme de ses émotions, le numéro 7 des Bleus est redevenu ce joueur léger et inspiré qu’il n’était plus depuis ces derniers temps. On l’a vu tacler pour défendre – évidemment serait-on tenté de dire – mais on l’a vu faire tellement plus que cela. On l’a vu où on l’attendait, en fait. Et ça change tout.

Dans la construction entre les lignes, dans l’amorce des mouvements, dans les projections et la finition, Antoine Griezmann a retrouvé le sourire et la spontanéité qui le définissent lorsqu’il plane sur une rencontre. Il fallait un déclic, peut-être. Il est intervenu avant la demi-heure de jeu, sur un tir délicieux de l’extérieur du pied venu caresser le petit filet opposé après une merveille de une-deux avec Karim Benzema (1-0, 25e).

Pour ces deux grands attaquants, pour les Bleus surtout, ce but a été un interrupteur dans la cité des lumières. Tout s’est accéléré, soudain. Le jeu s’est fluidifié, les courses se sont intensifiées et les vagues ont défilé. Après deux nouvelles alertes de Dubois (31e) et Rabiot (51e), Griezmann a emballé la soirée comme à ses plus belles heures en déclenchant une frappe du droit dans un angle fermé, en renard, après que Dubois ait profité d’une mise en situation géniale de Benzema (2-0, 53e).

Les Bleus tiennent enfin leur match référence

En ce sens, ce France-Finlande est venu rappeler que l’histoire d’un joueur en équipe de France s’écrit toujours par cycles. Même pour les plus grands et les plus réguliers. C’est à Décines, il y a 5 ans, qu’un France-Irlande avait marqué l’avènement d’Antoine Griezmann en sélection. Un jour de naissance dans son livre en Bleu. On attendra avant de savoir si ce France-Finlande est celui de la renaissance, mais cette date restera spéciale à coup sûr.

Son 39e but international, à Kiev, samedi, ne ressemblait pas à grand-chose. Ses 40e et 41e sont tout en haut de la pile, confirmant l’idée qu’en football comme ailleurs, tout va toujours très vite. D’autant qu’à côté de cela, tout au long du second acte, le Colchonero a continué à éclairer le jeu tricolore tout en frôlant le hat-trick à plusieurs reprises. On retiendra notamment ces deux actions d’école, à chaque fois avec Benzema à l’origine du triangle et Griezmann à sa finition (59, 71e).

Pour l’ensemble de son œuvre, Karim Benzema aurait lui aussi mérité de trouver le chemin des filets, chez lui, dans cet écrin qu’il découvrait. L’avant-centre du Real a livré une prestation de très haut niveau. Et il n’a pas été la seule satisfaction de la soirée. Les deux pistons – Hernandez mais aussi Dubois – ont donné de la vie à cette animation si spécifique. Martial ne s’est pas économisé, Rabiot a joué juste, Pogba est toujours dans sa meilleure version, le jeune Mukiele a réussi son baptême et la défense a enfin resserré les vannes. C’était un tout. Hugo Lloris l’a rappelé : l’euphorie de 2018 est terminée. Peut-être fallait-il l’écrire noir sur blanc pour envisager 2022, après que 2021 soit passé par là. En attendant, les Bleus tiennent leur match référence. Enfin.

 

 

 

 

 


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