Porté par un Karim Benzema stratosphérique, le Real Madrid a signé un précieux succès à Londres, contre Chelsea, pour prendre une option sur le dernier carré de la Ligue des Champions (3-1).
En pleine période électorale, il y a des images qui marquent. Dans quelques mois, lorsqu’un autre scrutin décernera le meilleur footballeur de la planète, on jurera que Didier Deschamps se frottera les mains. Le printemps voit ses deux joyaux marcher sur l’eau. Comme Kylian Mbappé, Karim Benzema n’en finit plus d’enchaîner les prestations de haute voltige pour marquer cette saison de son empreinte. Et si le Real grimpe au sommet de l’Europe, il y aura de fortes chances que son avant-centre monte sur le toit du monde.
Benzema s’est occupé de tout
C’est bien simple, ce mercredi, sous la pluie battante de Stamford Bridge, Benzema a rendu une copie frôlant la perfection. Il y a tout eu : la justesse technique, l’attitude corporelle, le leadership, la ténacité et l’efficacité. Qu’elle semble lointaine, cette époque où le sarcastique Mourinho le piquait en le qualifiant en mondiovision de gato. Lors de cette première manche, Benzema a presque dessiné cette victoire à lui seul. Il est un buteur qui a toujours fait le jeu. Il fait aujourd’hui les résultats. Littéralement.
Après un début de match électrique, c’est lui qui a placé le Real sur les bons rails en deux temps, trois mouvements. Deux coups de casques, pour être exact. Après un une-deux longue distance avec Vinicius, qu’il avait amorcé d’une merveille d’ouverture de l’extérieur du pied, le Français a repris le centre du Brésilien d’une tête puissante venue se loger sous la barre (0-1, 21e). Trois petites minutes plus tard, il a cette fois-ci utilisé la finesse, en smashant délicatement son ballon dans le petit filet opposé après un centre en rupture de Modric (0-2, 24e).
L’autre prouesse de la légende madrilène, c’est aussi sa faculté à ramasser la moindre miette. Optimiser chaque situation. Chaque ballon. Lorsque les buts de ce style se multiplient, il n’y a plus de hasard. Au retour des vestiaires, le Français a fait parler son flair pour y aller de son triplé – encore – en exploitant une grosse mésentente entre Mendy et Rüdiger pour marquer dans le but vide (1-3, 46e). Ce but a tout changé pour Madrid. Car entre-temps, Chelsea avait repris espoir en réduisant la marque sur un but de renard d’Havertz (1-2, 40e). Les Blues ont eu leurs temps forts, eux aussi, mais quand ils n’ont pas buté sur un Courtois remarquable dans son ancien jardin (Azpilicueta, 50e), ils ont tout simplement manqué d’adresse et de réalisme, à l’instar de l’entrant Lukaku (69e).
Dans ce combat où les coups sont partis dans tous les sens, l’addition aurait pu être encore plus salée pour les Blues. Avec une défense fragilisée par un Thiago Silva en grande difficulté, la bande à Tuchel a laissé beaucoup trop de liberté aux Madrilènes. L’intenable Benzema s’est même offert le luxe de manquer une opportunité énorme avant la mi-temps (42e). Sans conséquence. Car le scénario de cette première manche était écrit depuis longtemps. Le score n’a plus évolué. C’était un grand match de foot. Dans une semaine, on ne peut imaginer le soufflé retomber. Parce que Karim Benzema sera encore là. Et que dans cette course aux étoiles, il est bien celle qui scintille le plus.
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