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Le perfectionnisme sexuel, source d’insatisfaction

tre perfectionniste n’est pas forcément un handicap dans la vie mais en matière de sexualité cela peut s’avérer très gênant.
Il y a quelques mois une étude de Joachim Stoeber et Laura Harvey, de l’université du Kent (Royaume-Uni) avait montré que le pire, pour une femme, était d’imaginer que son (ou sa) partenaire avait des attentes importantes la concernant. En interrogeant 366 femmes âgées de 17 à 69 ans sur leur sexualité, ils avaient observé que celles dont le partenaire attendait une performance sexuelle de haut niveau (ou du moins le supposaient-elles), présentaient davantage d’anxiété sexuelle, de dyspareunies (douleurs à la pénétration), de problèmes de désir, de lubrification et d’orgasme! De plus, leur estime de soi était effondrée alors que leur culpabilité atteignait des sommets.
Un partenaire (supposé) exigeant
Une nouvelle étude publiée par la revue Archives of Sexual Behavior, sous la houlette du Pr Annette Kluck de l’université d’Auburn (Alabama, États-Unis), confirme le rôle négatif du perfectionnisme induit par le partenaire. Il conduirait les femmes qui imaginent (à tort ou à raison) leur partenaire en attente d’une performance de leur part, à s’observer davantage pendant l’acte sexuel et, de ce fait, à en jouir moins. Dès les années 1970, les pionniers de la sexologie, William Masters et Virginia Johnson, avaient souligné qu’être spectateur et non pleinement acteur au cours de l’acte («spectatoring»), pouvait nuire à la satisfaction sexuelle, mais ils s’étaient surtout attachés aux hommes. Ceux qui étaient spectateurs de la dureté de leur érection montraient plus d’anxiété. D’où un cercle vicieux générateur de troubles de l’érection car ils se détournaient des sensations érotiques et du plaisir de l’échange amoureux, source d’excitation, pour porter leur attention sur la performance («angoisse de performance»).
La spectatrice engagée
L’étude de l’université d’Auburn qui concerne les femmes et montre qu’être exigeant avec soi-même n’est pas forcément un mauvais point, même si cela conduit à s’observer davantage. Cela peut l’être, par exemple, si la femme se focalise sur ses imperfections mais ça ne l’est pas en revanche si elle le fait pour savourer des sensations érotiques ou pour satisfaire ses envies (pratiques, positions, etc.). Elle devient alors une spectatrice engagée sexuellement épanouie.
Aspirer à l’imperfection
L’an dernier, une autre étude américaine conduite chez 367 militaires âgés de moins de 40 ans avait identifié un mécanisme similaire, lié à l’image du corps, chez les hommes. L’anxiété sexuelle et les difficultés érectiles grimpaient en flèche chez ceux qui n’étaient pas satisfaits de l’apparence de leurs organes génitaux (mal à l’aise à l’idée que leur partenaire les regarde, mécontents de leur apparence physique intime ou de la taille de leur pénis, etc.). Ces travaux montrent que la sexualité centrée sur la pénétration (et l’érection) ou la performance est en elle-même, est une source d’angoisse pour les hommes et les femmes qui s’y soumettent. La chorégraphie sexuelle d’un couple n’a pas besoin d’être parfaite pour être épanouissante. C’est même peut-être l’inverse
Le figaro

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