Ancien international marocain, Jamel Aït Ben Idir a évolué en France comme au Maroc. L’ancien joueur du Havre et du Wydad Casablanca analyse pour Football365 Afrique le succès des Lions de l’Atlas, dimanche face à la Belgique (2-0).
Jamel, le Maroc est monté en puissance en battant la Belgique. Comment analyser cette victoire ?
C’était un beau match, avec beaucoup d’intensité et une belle solidité défensive. On s’était dit dans la précédente interview que la solution offensive viendrait du collectif, et c’est ce qui s’est passé. Après un gros travail de toute l’équipe, les deux buts sont marqués par des remplaçants. Cela souligne la solidarité et l’état d’esprit qui règnent dans ce groupe. Walid (Regragui) est quelqu’un qui sait tirer le meilleur de son groupe, qui a cerné ses qualités mais aussi ses limites. Il a très bien compris qu’il n’avait pas dans son effectif un buteur de classe mondiale, même si En-Nesyri fait un très gros travail pour le collectif. Le plan a très bien fonctionné, on a été meilleur à la récupération que contre la Croatie, même s’il y a toujours ces pertes de balle qui nous plombent au milieu de terrain.
C’est l’un des points à améliorer…
Oui. Parmi les axes de progression de l’équipe, le Maroc a besoin d’un 8 du calibre de Ziyech et d’Hakimi, un relayeur qui évolue dans un grand club européen et a l’habitude des gros matchs. Cela nous ferait beaucoup de bien dans la conservation du ballon et surtout dans les transitions, qui peuvent vraiment être améliorées.
« Le Maroc a fait déjouer la Belgique »
L’un des points positifs est en revanche l’efficacité offensive…
On l’a été. C’est une victoire méritée. Celle du collectif, et d’une équipe qui y a cru. Les victoires de l’Arabie Saoudite et du Japon, en début de compétition, nous ont fait du bien, parce qu’elles ont mis le doute dans la tête d’autres équipes. Ils nous craignaient beaucoup avant le match. Je ne dirais pas que j’ai été déçu par la Belgique, qui garde de grosses individualités, mais ne peut imposer son jeu quand ce n’est pas soudé collectivement. C’est l’échec de Martinez, et c’est le Maroc qui les a fait déjouer. Le Maroc a été meilleur, sans discussion possible. Les Belges le reconnaissaient eux-mêmes. Félicitations aux joueurs, au staff, à Walid. A eux de confirmer contre le Canada !
Comment aborder ce match contre le Canada, qui est déjà éliminé mais voudra finir sur une bonne note ?
Si j’étais à la place de Walid, je garderais la même idée que contre la Croatie et la Belgique. Respecter l’adversaire, jouer avec beaucoup d’humilité et de solidarité et garder cette force collective. Ces ingrédients ont permis au Maroc d’exister depuis le début, ils lui permettront d’avancer dans cette compétition. Si on déroge à cette règle, par exemple en changeant les trois quarts des joueurs, en se croyant arrivés, en se mettant à faire des touches de balle en trop, l’équipe se fera punir. Attention au Canada, ils sont éliminés mais c’est une belle équipe. J’ai beaucoup aimé leur match contre la Belgique. Mais ils laissent énormément d’espaces à la perte de balle. Il faut à mon avis garder les mêmes principes que depuis le début.
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