Plus de douze ans après l’épisode du bus et la grève de l’équipe de France durant la Coupe du monde 2010, un protagoniste tricolore avoue ses regrets.
La scène se fait de plus en plus lointaine, mais pour certains, elle est encore bien présente. C’était le 20 juin 2010, au lendemain d’une Une choc de L’Équipe qui osait alors un cinglant « Va te faire enculer, sale fils de pute », attribué à Nicolas Anelka. Une phrase sortie du vestiaire, et que l’ancien attaquant aurait prononcée à destination de son sélectionneur Raymond Domenech. Une titraille en forme de petit tsunami pour l’équipe de France, qui allait provoquer l’une des scènes les plus lunaires jamais offerte au spectateurs du monde entier. En réaction à l’attitude de son joueur, la FFF décidait de l’exclure aussitôt. Problème, ses coéquipiers ne sont pas d’accord et boycottent l’entraînement en restant cloitrés dans leur bus, sous les yeux des caméras avant que le capitaine de l’époque, Patrice Evra, ne fasse lire une déclaration par Raymond Domenech face aux médias. Un moment encore gravé dans la mémoire d’Anthony Réveillère.
Sélectionné et présent avec les Bleus lors de cette Coupe du monde, l’ancien Lyonnais a encore bien du mal à accepter ce qu’il s’est passé. Il en a de nouveau parlé ce dimanche, dans les colonnes de L’Équipe. Sans s’étendre sur le sujet, l’ex-défenseur ne cache pas de sérieux regrets quant à sa présence durant le Mondial. « La Coupe du monde 2010, je n’ai pas fait un match. Avec le peu d’ambiance dans les rues, les stades pas bondés, je n’avais pas l’impression d’être au Mondial. Ç’a été long, il y a eu beaucoup d’affaires… J’ai raté l’anniversaire de mon fils… A la limite, si je n’y étais pas allé, ç’aurait été mieux. » L’expérience est encore pénible à commenter pour Anthony Réveillère. Quatre ans après la finale de 2006 perdue face à l’Italie, les Bleus avaient sombré en Afrique du Sud, éliminés dès le premier tour sans remporter un seul match.
« Pas eu les couilles de réagir »
Ce n’est pas la première fois qu’Anthony Réveillère évoque cette compétition. En 2015, il était même entré beaucoup plus dans les détails de la fameuse grève des Bleus. « Il y a des cadres qui étaient là, expliquait-il alors à So Foot, dont un capitaine (Patrice Evra) qui n’est pas d’accord avec ce qu’il s’est passé avec Nico (Anelka). Ce capitaine décide de taper du poing pour monter qu’on est solidaires, même si selon moi, il fallait le montrer sur le terrain. Mais bon… Il décide qu’on ne s’entraîne pas. Ça discute, certains ne veulent pas, mais on suit. […] C’est vrai qu’aujourd’hui je m’en veux de ne pas avoir eu les couilles de réagir et de sortir du bus. »
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