Cette 38e et dernière journée de Ligue 2 a été riche en rebondissements. Récit d’une soirée complètement folle.
Loin des batailles à hautes altitudes, il existe un autre monde, dans les sas qui séparent les divisions du football français, où la dramaturgie est peut-être encore plus forte. Parce qu’il n’y pas la même carotte. Parce que ces zones-là sont sans filets. Parce qu’il a plus à perdre qu’à gagner. Et parce qu’avant les titres, l’argent et la gloire, il y est question d’humain et d’emplois, entre la peur du vide et l’espoir. Ce vendredi, le championnat de Ligue 2 a livré son verdict, envoyant certaines écuries au paradis quand d’autres plongeaient dans le désarroi le plus profond, en haut comme en bas.
Bordeaux reste à quais
Trois matchs attisaient tous les regards : Le Havre-Dijon, Metz-Bastia et Bordeaux-Rodez. Dans un Matmut Atlantique plein comme un œuf, cette dernière rencontre a vite tourné au vinaigre. Après une bonne entame de match des Girondins, Rodez a ouvert le score sur une contre-attaque conclue à la 23e minute de jeu par Lucas Buades. Le buteur s’est ensuite écroulé subitement, engendrant l’interruption de la rencontre. Le visionnage des images a montré que le joueur de Rodez avait été bousculé – sans coup – par un supporter de Bordeaux qui s’est infiltré sur la pelouse. Le président de Bordeaux Gérard Lopez est alors descendu sur le terrain pour engager le dialogue. D’abord interrompue, la rencontre a été définitivement arrêtée après une réunion de crise.
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Une décision lourde de conséquences puisque ce match avait un double enjeu. Bordeaux, troisième, devait s’imposer et espérer un faux pas de Metz ou Le Havre, respectivement opposés à Bastia et Dijon, afin de valider son ticket pour la Ligue 1. Rodez, de son côté, jouait sa survie ce vendredi soir. Mais les Havrais et les Messins n’avaient pas attendre la reprise du match à Bordeaux pour savoir ce qu’ils avaient à faire. Un succès les propulsait dans l’élite. Et les deux écuries n’ont pas laissé passer leur chance.
Le Havre au paradis
Après avoir calé ces dernières semaines, le leader havrais a assuré l’essentiel en signant un succès sur la plus petite des marges contre Dijon (1-0), grâce à un but inscrit rapidement par Casimir (12e). Le club normand est champion de Ligue 2 après un parcours qui a longtemps confiné à la perfection. Une consécration pour un projet cohérent autour d’une valeur montante du football français, l’ancien footballeur Mathieu Bodmer. Pour le DFCO, c’est un terrible coup dur. L’arrivée de Pascal Dupraz n’a pas suffi pour la formation dijonnaise, qui fréquentait encore l’élite il y a 3 ans et retrouve le National 1, 18 ans après l’avoir quitté. Il est à noter que ce match-là, aussi, s’est terminé dans la confusion générale, avec un arrêt de la rencontre avant la fin du temps additionnel, preuve de la tension qui régnait aux quatre coins du pays.
Metz n’a rien lâché
L’autre grand gagnant de la soirée est le FC Metz, qui retrouvera la Ligue 1 un an après sa relégation. Le club lorrain s’est imposé contre Bastia dans un match débridé (3-2). Auteur d’un doublé en 20 minutes (55e, 75e), Maziz a été le grand bonhomme de la soirée pour les Grenats, qui avaient ouvert le score par Sabaly (31e). Les buts de Bohnert (69e) et Schur (86e) n’ont pas suffi pour la formation de Régis Brouard, qui aura joué le jeu jusqu’au bout et fait un beau quatrième.
En attendant le sort de Rodez, le classement final de cette saison folle consacre donc Le Havre et Metz. Bordeaux reste à quai après avoir longtemps lutté pour la montée. Bastia, Guingamp, le Paris FC, Saint-Etienne, Sochaux et Grenoble viennent compléter le top 10 après avoir connu des fortunes diverses. Rideau.
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