Le Paris Saint-Germain s’est incliné sur la pelouse du Stade Rennais, ce dimanche soir, dans un choc venant clore la 19e journée de Ligue 1 (0-1).
Dans ce chemin bien connu qui le conduira jusqu’à ses premiers cols européens, le Paris Saint-Germain n’avait pas cent-cinquante tests pour jauger son niveau à haute altitude. Il y avait eu Lens, il y a deux semaines, avec le résultat que l’on sait – un premier revers toutes compétitions confondues dans un parcours presque parfait, jusqu’alors, sur le plan comptable (1-3). Mettre cette désillusion sur le contexte – un 1er janvier, des absences en pagaille (Messi et Neymar notamment) – n’avait rien d’infamant. Mais le champion en titre avait une réponse à donner, maintenant.
Et pour cela, ce déplacement à Rennes avait tout d’un examen idéal. En l’abordant, Marquinhos et ses coéquipiers se sont certainement souvenus qu’ils avaient laissé des plumes la saison passée, en terres bretonnes, repartant du Roazhon Park avec une défaite sèche et sans appel (0-2). Toutes les stars offensives étaient alignées, ce soir-là. Messi, Neymar et Mbappé ne l’ont certainement pas oublié. La curiosité du jour résidait d’ailleurs dans le fait de ne pas voir le Français titulaire aux côtés de ses deux compères. A contrario, le jeune Warren Zaïre-Emery était titulaire pour la première fois en Ligue 1.
Le PSG en panne d’idées
Articulée en 3-4-3, l’équipe de Galtier était attendue sur sa capacité à mettre plus d’intensité contre un adversaire qui l’attendait avec le couteau entre les dents. Le tout sans Verratti, Kimpembe et Nuno Mendes – tous à l’infirmerie. En face, Rennes avait aussi son lot de problèmes puisque Bruno Genesio devait composer sans ses deux meilleurs joueurs – Martin Terrier (blessé de longue date) et Benjamin Bourigeaud (suspendu). Ce choc s’est soldé par un rapport de force intense, disputé et tactique. Comme d’habitude, les Parisiens ont tenté de déployer leur jeu en se concentrant sur les inspirations individuelles et collectives de leurs artistes, devant. Et comme d’habitude, l’affaire s’est corsée quand ils ont été chatouillés sur un autre terrain. Les Rennais, de leur côté, avaient bien l’intention de piquer pour exploiter la moindre brèche, dans un style très vertical.
Après un round d’observation, ce sont bien les Bretons qui ont allumé les premières mèches, notamment sous l’impulsion d’Arnaud Kalimuendo. Très remuant sur le front de l’attaque, l’attaquant formé au Paris Saint-Germain a inquiété Gianluigi Donnarumma à plusieurs reprises. L’Italien a même été contraint à s’employer sur un arrêt remarquable, suite à un tir puissant du buteur rennais (28e). Bref, Paris était encore en difficulté quand l’intensité s’élevait. Un scénario vu et revu.
Au rayon des satisfactions, il faudra quand même se pencher sur Warren Zaïre-Emery. Il était entendu que le phénomène parisien avait un bagage technique remarquable pour pouvoir débuter un match à Rennes, à 16 ans. Ce que les observateurs ne savaient peut-être pas, c’est que son gabarit de poche ne l’empêche pas de mettre de l’impact dans la salle des commandes. Sûr de son jeu, dur au mal, résistant à l’épaule, le titi a presque tout bien fait pour essayer de sonner la révolte dans les temps faibles parisiens.
Rennes n’a rien lâché
Pour Paris, il manquait une autre étincelle, devant. Des changements de rythme. De la percussion. Et de la profondeur, surtout. Lancer Kylian Mbappé dans l’arène relevait alors de l’évidence dans le coaching de Galtier. Il restait juste à savoir quand. C’est finalement avant l’heure de jeu que la star des Bleus a été lancée. Mbappé a amené son dynamisme et sa vitesse, mais cela n’a pas suffi. Même le prodige de Bondy a manqué d’efficacité sur la plus grosse opportunité du match, un appel dans le dos de la défense avant un face-à-face perdu avec Mandanda, faute de précision (69e).
Un tournant, assurément. Car entre-temps, Rennes était passé devant. Sur une action de Truffert tout en ténacité, le centre du jeune latéral gauche a été repris son alter ego côté droit, Traoré, dont la frappe a fait mouche (1-0, 65e). Les Parisiens ont tout essayé dans le dernier quart d’heure, mais l’ensemble était trop désordonné pour forcer le verrou d’une équipe de Rennes portée par une ambiance exceptionnelle. Après avoir balbutié son football lors de ses dernières sorties, le Stade Rennais tient enfin son match référence en 2023. Et c’est encore contre Paris. Un PSG qui voit son avance en tête du championnat fondre comme neige au soleil. Dans le rétro, Lens n’est plus qu’à trois points du champion en titre. Une réaction est attendue. Très vite.
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