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Barça, Real, Juve… Les dettes folles des 12 salopards

Les 12 clubs frondeurs à l’origine du projet de Super Ligue sont dans une situation financière critique.

C’est l’histoire d’un volcan en éruption qui s’est éteint soudainement : le feu n’a pas résisté à la vague. Une vague de protestations qui s’est formée dans le berceau du football, en Angleterre, avant de tout emporter sur son passage aux quatre coins du continent. Ces derniers jours, on a pris des claques en écoutant des discours cyniques exposés à la face du monde. On a observé Florentino Pérez cracher sa cupidité sans un mot plus que l’autre, sans une once de vergogne. Calmement. Froidement. Presque naturellement. On a écouté Andrea Agnelli rire de ses mensonges derrières ses lunettes rondes. On n’a pas occulté Joan Laporta, tapis dans l’ombre des visages de la honte, parce qu’il a pris soin de calmer le jeu mais n’en pensait pas moins. Voilà, la pièce est finie.

Derrière cette triste mise en scène, il y a les coulisses, aussi. L’envers du décor. La vérité. La triste réalité. S’il y a bien une parole avérée de Pérez dans sa marre de fourberies, ce pourrait être celle-là. Le cacique du Real Madrid est un homme d’affaires. Ses sorties spectaculaires l’ont vu prononcer le mot « argent » une bonne cinquantaine de fois – on n’exagère même pas. Dernier extrait marquant sur la Cadena Ser : « La Super Ligue venait palier les pertes économiques de cette année. Si Mbappé ne vient pas cet été, je crois que les supporters ne vont pas se tirer une balle. Les gens savent que si les choses ne se font pas, c’est parce que ce n’est pas possible. Je pense que les socios sont contents du travail que je fais… ».

Habile façon d’exposer une situation tout en anticipant les caprices du public. Parce que Pérez les a élevés à cela. Parce qu’il vit pour acheter à tout-va. Parce qu’il lui est inconcevable, insupportable, que le Real, son Real, jadis empire des emplettes, croule aujourd’hui sous les dettes. Dans un élan réfractaire, la Gazzetta dello Sport a publié cette semaine les ardoises colossales des 12 salopards. Les chiffres des leaders ? 1,173 milliards d’euros pour le FC Barcelone, 901 millions d’euros pour le Real Madrid, 458,3 millions pour la Juventus. Les chiffres des suiveurs ? 1,510 milliards pour Chelsea, 1,280 milliards pour Tottenham, 630,1 millions pour l’Inter ou encore 528,6 millions pour Manchester United. On s’arrêtera là…

Pas de galactiques cet été ?

Alors il y a l’argument exposé : une économie du foot plombée par le contexte sanitaire. Et puis il y a le reste. Les choix non payants (achats conséquents de joueurs qui ne donnent pas satisfaction), les investissements pesants (le Real Madrid rénove le stade Santiago Bernabeu), les résultats sportifs fluctuants, le jeu peu attrayant. Il n’y a pas de hasard (sans mauvais jeu de mot, excuse-nous, Eden) à ce que le Real Madrid se soit placé en chef de file de cette tentative de putsch. Comme le FC Barcelone et la Juventus, la Maison Blanche se fissure. Ce qui forcent ces dinosaures à rentrer dans le rang, casser les habitudes et réduire la voilure. En d’autres termes : travailler. Comme le FC Séville et l’Atalanta Bergame. Comme Sassuolo et l’Ajax Amsterdam. Comme tous ces sans-grades qu’ils ont exclu de leur monde.

Florentino Pérez n’a cessé de répéter qu’il voulait « sauver le football ». Une façon de rappeler que l’ego n’a pas de limite chez ces dirigeants hors-sol. Ce n’est pas vrai, Florentino. C’est ton football que tu veux sauver. Et ce football-là, on n’en veut pas.

 

 


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