Fabien Barthez est particulièrement circonspect et agacé par le profil stéréotypé des gardiens de but aujourd’hui recherché par de nombreux clubs.
Par sa taille, Fabien Barthez n’était pas le plus grand des gardiens de but. Pourtant, les 1,80m du natif de Lavelanet ne l’ont pas empêché de devenir l’un des portiers les plus en vue de sa génération. Le champion du monde ’98 tricolore est donc bien placé au moment d’évoquer l’évolution du poste de gardien, et il se montre particulièrement irrité par le profil unique aujourd’hui recherché par les clubs. Il s’en est expliqué.
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Dans un long entretien publié dimanche dans L’Équipe, l’ancien joueur de Manchester United a d’abord fait un constat. « Tous les gardiens se ressemblent, ils jouent tous de la même façon, ils réagissent tous de la même façon. C’est devenu complètement stéréotypé. » Ce qui agace notamment Fabien Barthez, c’est donc le profil recherché. « Aujourd’hui, un gardien doit faire 1,92m, prendre de la place dans le but et être bon avec les pieds. »
« Lopes, il n’a pas le niveau ? »
Mobile dans surface, n’hésitant pas à avancer, à prendre des initiatives et à faire valoir son côté « offensif », le « divin chauve » a ainsi déploré l’absence d’inventivité des portiers actuels. « On est arrivé à un tel excès que les gardiens n’ont plus aucune créativité. » Il a aussi regretté la raréfaction de profils tels que celui du Lyonnais Anthony Lopes. « Il n’a pas le niveau ? Vous trouvez qu’il détonne ? Moi, j’adore sa façon de jouer. Il a de la vie, de la hauteur, de la tonicité. »
Pour Fabien Barthez, les leçons des erreurs passées n’ont pas été retenues. « J’ai le sentiment qu’on reproduit les mêmes erreurs qu’au début des années 2000 avec les joueurs de champ, quand il fallait que les jeunes soient grands et qu’ils courent vite. » L’homme de 50 ans a enfin adressé un message aux dirigeants et aux entraîneurs. « J’ai envie de leur dire : arrêtez vos conneries. Psychologiquement, vous créez des blocages chez les gardiens. Laissez-les vivre ! Laissez-les s’exprimer ! » Voilà qui est dit.
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