Aimé Jacquet, le sélectionneur des Bleus champions du monde 1998, a toujours su garder son humanité et son respect pour les autres. Même au sommet de sa carrière, il a été un modèle de simplicité et de modestie.
Aimé Jacquet est connu pour avoir mené l’équipe de France à la victoire lors de la Coupe du monde 1998. Mais ses débuts d’entraîneur furent bien plus discrets. En 1976, un an après avoir raccroché les crampons, l’ancien joueur de l’AS Saint-Etienne et de l’Olympique Lyonnais est nommé entraîneur du club rhodanien, en remplacement d’Aimé Mignot, qui avait été demis de ses fonctions après près de huit années à la tête des Gones. Cette succession était difficile à assumer pour l’Auvergnat alors âgé de 33 ans et qui n’avait aucune expérience d’entraîneur significative. Raymond Domenech, qui évoluait alors à l’OL, a raconté les débuts du technicien français dans un témoignage publié dans L’Équipe.
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« De cette sombre soirée, à un titre de champion du monde, tu es resté le même »
« C’était sous les voûtes de la tribune de Gerland, dans ces vestiaires sombres suintant l’humidité, avec ce salpêtre, ces vestiaires bas de plafond éclairés par de longs néons blafards, a ainsi fait savoir Domenech. L’ancien entraîneur, l’autre Aimé, Mignot celui-là, venait d’être écarté et on t’avait demandé de le remplacer pour diriger ceux qui n’étaient la veille encore que tes partenaires. Je ne me souviens plus des mots exacts que tu as prononcés, mais je partage encore ton émotion et je revois les larmes sur tes joues. »
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— Foot 365 (@foot365) November 27, 2023
Le Lyonnais a expliqué que les larmes de Jacquet n’étaient pas dues au poids des responsabilités, mais plutôt à un vague sentiment de trahison pour Mignot, qui l’avait fait venir à l’OL. « Certains n’y avaient vu que de la faiblesse. Moi, j’avais compris que le poids des responsabilités n’était pas l’élément déclencheur. C’était plutôt un vague sentiment de trahison pour celui qui t’avait fait venir et que tu remplaçais. Sentiment qui t’honore et que j’avais ressenti aussi ne sachant pas encore qu’il était le lien qui unit les entraîneurs respectueux. La suite de ta carrière prouvera que l’humanité et le respect des autres n’étaient pas une façade, a ajouté Domenech. De cette sombre soirée, à un titre de champion du monde, tu es resté le même.»