Non, le rover Perseverance ne perd pas des échantillons sur le sol martien. Il abandonne simplement des échantillons de secours, au cas où.
Regardez attentivement cette image prise il y a quelques jours sur Mars et vous remarquerez cet objet qui ressemble à… un sabre laser ? Bien évidemment, cela n’en est pas un. C’est un tube scellé de la NASA contenant des échantillons collectés par le rover Perseverance. L’agence spatiale américaine expliquait que le véhicule avait “déposé” le tube le 21 décembre, avant de faire un autre “dépôt” deux jours plus tard. Ce n’est pas un bug du vaisseau. Ce dernier en sèmera bien d’autres sur le sol martien. Et ce, à dessein.
Non, le rover Perseverance ne perd pas des échantillons sur le sol martien
Depuis le début de sa mission, Perseverance a déjà pris des paires de roches, pour se façonner une collection de secours. À ce jour, le vaisseau a rempli 18 des 38 tubes qu’il garde dans ses entrailles. Le plan est de livrer ces échantillons à un atterrisseur robotisé équipé d’une fusée pour pouvoir les récupérer un jour sur Terre.
Ce “dépôt” servira simplement de secours au cas où Perseverance ne parviendrait pas à réaliser le transfert. Le plan B impliquerait des drones de récupération pour les récupérer et les ramener sur l’atterrisseur dans environ neuf ans.
Mais l’on ne peut s’empêcher de se demander : l’échantillon est-il en sécurité comme cela ? Après tout, c’est une épaisse couche de poussière martienne qui a mis hors d’état l’atterrisseur InSight, empêchant ses panneaux solaires d’alimenter ses batteries. La NASA a d’ailleurs annoncé la fin officielle de sa mission il y a quelques jours.
Il abandonne simplement des échantillons de secours, au cas où
La Planète Rouge est connue pour ses tempêtes de poussière, notamment autour du cratère Jezero, le site d’atterrissage de Perseverance. Mars est très venteuse, mais ce n’est pas comme sur Terre, comme l’expliquent les scientifiques du Jet Propulsion Laboratory de la NASA à Caltech. Les vents peuvent être rapides, mais pas très forts, pas suffisamment pour faire s’envoler des objets.
“Nous nous attendons non seulement à ce que les tubes ne soient pas recouverts, mais j’ai aussi documenté avec une grande précision où je les ai laissés”, déclarait le compte Twitter Perseverance. “Retourner à l’endroit où ils sont ne devrait pas être un problème.”
La NASA avait envoyé Perseverance dans ce cratère parce que c’est un endroit dans lequel les scientifiques pensent que des organismes microscopiques pourraient avoir existé. La région serait un delta asséché. Il y aurait eu, à un moment, de l’eau d’une rivière qui se jetait dans un lac. Les roches restantes pourraient contenir de précieux indices sur des formes de vie anciennes, s’il y en a eu.
Cette mission est la première tentative pour ramener de la poussière martienne. Avec l’aide de l’agence spatiale européenne, la NASA veut envoyer des vaisseaux pour récupérer ces échantillons. Si tout se déroule selon le plan, ceux-ci pourraient être de retour sur Terre au début des années 2030.
Not one to brag, but this is pretty momentous. By dropping this one tube to the ground, I’ve officially started setting aside samples that Mars Sample Return could bring back to Earth someday.
Learn more: https://t.co/abNfyxE8Cy pic.twitter.com/SkjzFIn6Kd
— NASA’s Perseverance Mars Rover (@NASAPersevere) December 21, 2022
If all goes to plan, this backup set will stay here while I deliver my primary set (incl. other samples still to come) directly to the lander, as seen below. One way or another, #MarsSampleReturn should get some amazing stuff to send back for closer study. pic.twitter.com/qqU5izABYE
— NASA’s Perseverance Mars Rover (@NASAPersevere) December 23, 2022