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De nombreuses séries sont arrêtées après une ou deux saisons seulement sur les principales plateformes de streaming. Ce phénomène récurrent interroge sur les raisons qui poussent ces services à interrompre rapidement la production de nouveaux programmes.
Tl;dr
- Les séries sont souvent annulées rapidement sur les plateformes.
- La priorité est la croissance des abonnés, pas la longévité des shows.
- Le retrait de contenus vise à réduire les coûts de royalties.
Quand la logique du streaming sacrifie les séries
La promesse du streaming a longtemps séduit par sa liberté créative et son foisonnement de nouveautés. Pourtant, les adeptes l’ont vite constaté : s’attacher à une nouvelle série, c’est prendre le risque d’une déception rapide. De « Netflix » à HBO Max, en passant par Disney+, rares sont les créations qui dépassent la barre fatidique des deux saisons. Les annulations soudaines — on pense à « Warrior Nun », « Scavengers Reign», ou encore « Schmigadoon » — sont devenues monnaie courante, au point que l’instabilité du secteur fait désormais partie de la culture populaire.
Sous pression de la croissance et de l’algorithme
Pourquoi ce phénomène persiste-t-il ? Le cœur du problème réside dans la logique même du streaming : ici, la course aux abonnés prime sur toute autre considération. Même avec l’avènement des formules financées par la publicité, le modèle dominant reste focalisé sur le chiffre d’abonnement. À cet égard, Stephen Lederer, PDG de Bitmovin, explique en 2024 : « Si moins de 50 % du public ne termine pas une saison, elle ne sera probablement pas renouvelée ». Autrement dit, seules les séries jugées comme susceptibles d’alimenter durablement la base d’abonnés ont une chance de survivre.
De plus, le système permet aux plateformes d’agir avec une réactivité inédite : un flop n’attend pas. Contrairement aux chaînes traditionnelles comme CBS, où chaque créneau horaire compte et où remplacer un programme demande une stratégie minutieuse (« Elles bougent comme des porte-avions, pas comme des hors-bord », selon l’ancien président de NBC Studios, Tom Nunan), le streaming peut retirer un show sans préavis. Ce mode opératoire s’appuie surtout sur leur atout principal : un imposant catalogue d’archives qui rassure et retient les abonnés.
L’envers du décor économique : effacer pour économiser
Dernier avatar de cette industrie : certaines séries disparaissent purement et simplement des catalogues. L’objectif ? Éliminer les coûts liés aux royalties. La pratique a valu à HBO Max sa part de critiques après avoir retiré « Raised by Wolves » ou « Infinity Train ». Selon Matt Spiegel (TruAudience) : « Chaque visionnage génère des frais ; retirer ces titres réduit les coûts ».
En parallèle, certaines stratégies salariales incitaient à promettre des primes croissantes aux scénaristes au fil des saisons… pour finalement annuler la série avant que ces bonus ne deviennent effectifs. Comme le confiait Michael Schur (« The Good Place ») : « Ils ont tout simplement arrêté avant d’avoir à payer ». Résultat : un paysage où innovations et attachement aux personnages sont régulièrement sacrifiés sur l’autel de l’efficacité économique.
Séries sacrifiées : une fatalité ?
Face à cette logique implacable, difficile pour le public comme pour les créateurs de se projeter sereinement. L’espoir reste que ce modèle finira par s’adapter — mais en attendant, il faut s’habituer à voir filer ses séries favorites aussi vite qu’elles sont apparues…
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