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L’histoire d’un commissaire de police révoqué pour avoir « trop » travaillé

Hatem kharbouche.l’incorruptible

L’histoire d’un commissaire de police révoqué pour avoir « trop » travaillé
حاتم خربوش : أمني تعرض لأكبر مظلمة في تاريخ المؤسسة الأمنية

Hatem Kharbouch, 50 ans, commissaire supérieur de police, connu parmi ses amis et proches pour son sérieux et son abnégation au travail. Qualités qui lui avaient valu le respect et la reconnaissance de sa hiérarchie. Hiérarchie dans laquelle il a grimpé assez vite au regard de ses performances, et son attachement à son travail, de même, comme le décrivent ses amis, pour son intégrité.

Mais il semblerait qu’on en est à un point, en Tunisie, où ces qualités sont indésirables et sont même, répréhensibles, chez un agent de l’Etat. Car, et c’est loin d’être un cas isolé, Hatem Kharbouch a été révoqué de ses fonctions et renvoyé de la police sans autre forme de procès, uniquement parce qu’il avait fait preuve de trop de sérieux et trop d’efficacité dans son travail de traque aux malfrats de tous genres, et surtout, aux barons de l’argent sale et des affaires véreuses.

C’est en désespoir de cause, et après avoir désespéré de recouvrer ses droits auprès d’une direction qui s’entête à l’ignorer et à refuser de l’écouter, que Hatem Kharbouch s’en est remis aux médias, en espérant faire parvenir sa voix, et son histoire, aux gens de bonne volonté, et aux ayants droit.

Hatem Kharbouch, le brillant commissaire de police tombé en disgrâce pour avoir voulu trop bien faire son travail, a raconté ses mésaventures au micro d’une radio privée. Il était exsangue et trouvait énormément de peine à formuler ses doléances, habitué qu’il était à ce qu’il avait appris comme devoir de réserve du parfait agent de l’Etat. Mais il y en allait de sa vie, de la survie de sa famille et ses enfants. Il a été éjecté du service comme un citron qu’on avait suffisamment pressé, et qu’on voulait oublier.

La descente aux enfers de Hatem Kharbouch a commencé en 2012, alors qu’il était emporté par la fougue retrouvée des officiers de police, et qu’il engrangeait succès sur succès, et que ses réalisations faisaient, souvent, la une des infos aux télés, il a eu le tort de croire qu’il évoluait, effectivement, dans un Etat de droit, et que son devoir était de faire triompher ce droit. Ses déboires ont commencé, comme il le raconte, quand il a découvert un réseau parallèle de douanes qui fournissait, illégalement, les autorisations et opérait toutes les sortes de transactions, au domicile d’un transitaire de la place. Cette affaire, Kharbouch a eu la désagréable surprise de la voir se terminer en queue de poisson, sans que le principal inculpé ait été inquiété le moins du monde.

Loin de retenir la leçon et de laisser les mafieux, jouir de leur récente emprise sur le pays, Kharbouch a continué à suivre son instinct et à dévoiler malversation sur malversation. Et c’est ainsi, qu’il a commencé à fourrer son nez là où, apparemment, il ne fallait pas. Il a dévoilé une grande affaire de  falsification de titres de propriété au profit d’un réseau qu’il a qualifié de « Camorra de l’immobilier ».

Mais, finalement, la goutte qui aurait, selon lui, fait déborder la patience de ses détracteurs, aura été quand il s’est intéressé aux « affaires » d’une dame qui comme par enchantement s’est transformée en un clin d’œil, d’une simple ouvrière de textile en une richissime femme possédant des biens immobiliers et autres. En creusant, Kharbouch a découvert qu’elle avait reçu des sommes astronomiques de devises, de la part de parties égyptiennes connues pour leurs liens avec le proxénétisme de luxe, et que cette femme a disposé de cet argent de façon illégale sans avoir de compte en devises, et avec la connivence de son agence bancaire. Et c’est à partir de ce moment là qu’en haut lieu, on décida de mettre fin à ses enquêtes, « trop impertinentes » et de le jeter dehors pour l’empêcher de nuire, mais aussi, pour en faire un exemple à ceux qui seraient tentés de suivre sa voie. Car il paraitrait que cette dame est hyper bien couverte par des personnalités, jusqu’au sein du ministère de l’intérieur, et qui ont le bras long.

Nous avons relaté, ici, la douloureuse histoire de Hatem kharbouch, en espérant transmettre son cri de détresse, on ne sait jamais, mais aussi, parce que cette histoire nous rappelle cruellement, celle d’un autre commis de l’Etat, qui vient de se faire éjecter par les maffiosi, aux affaires des quels il avait la fâcheuse manie de s’intéresser de trop près. Histoire de confirmer le degré de déchéance atteint par notre si belle patrie.

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Hatem Kharbouch
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