Les Chromebook et leur durée de vie très limitée alimentent les déchets électroniques et rendent la vie très compliquée aux établissements scolaires qui pensaient limiter leurs coûts.
Les Chromebook ont toujours été une option populaire pour les écoles, grâce à leurs tarifs relativement abordables, mais l’intérêt pour ces machines a vraiment explosé avec la pandémie de Covid-19, alors que les enfants devaient rester étudier chez eux. Il s’avère cependant que la situation est aujourd’hui loin d’être idéale, selon un rapport intitulé Chromebook Churn, du US Public Interest Research Group (PIRG). Il ressort que nombre de Chromebook achetés il y a seulement trois ans sont déjà cassés, alimentant les déchets électroniques.
Les Chromebook et leur durée de vie très limitée alimentent les déchets électroniques
Les Chromebook sont souvent bien malmenés et la réparabilité est un problème crucial, à cause du manque de composants et des réparations onéreuses. Par exemple, 14 des 29 remplacements de clavier pour des Chromebook Acer étaient en rupture de stock et 10 sur les 29 coûtent 90 $ chacun – presque la moitié du prix de certains modèles -. “Ces coûts élevés pourraient faire changer la stratégie de réduction des coûts grâce aux Chromebook“, explique le rapport. Dans un autre cas, HP stockait des câbles d’alimentation et des adaptateurs secteurs pour un modèle, mais aucune autre pièce.
Les appareils ont aussi des dates de mort programmée, après lesquelles ils ne reçoivent plus de mises à jour. “Une fois que les ordinateurs portables ont ‘expiré’, ils ne reçoivent plus de mises à jour et ne peuvent plus accéder aux sites sécurisés.” Google fournit huit années de mise à jour logicielle sur les Chromebook, mais ceci n’est valable qu’à compter de la date de mise sur le marché. Dans la mesure où de nombreuses écoles achètent des Chromebook commercialisés il y a déjà plusieurs années, le support peut être réduit de moitié.”
“Les Chromebook ne sont pas conçus pour durer. Des professionnels de la réparation me disent souvent qu’ils doivent jeter de bonnes machines Chromebook avec plusieurs années de vie encore devant elles à cause de dates d’expiration logicielle agressives”, déclarait la directrice de la durabilité chez iFixit, Elizabeth Chamberlain, à PIRG. Ces dates d’expiration compliquent aussi grandement la revente des appareils par les écoles. Les PC et les Mac sont plus onéreux à l’achat, mais ils peuvent être facilement revendus après quelques années et peuvent être mis à jour plus longtemps.
L’organisation explique que doubler la durée de vie des Chromebook vendus en 2020 (environ 31,8 millions de machines, tout de même) “pourrait réduire les émissions de 4,6 millions de tonnes de CO2e, équivalant à retirer 900 000 voitures de la route pendant un an”. Pour cela, elle recommande que Google supprime ces dates d’expiration de mise à jour et que les partenaires de production gèrent 10 % de stock supplémentaire, et que les composants soient davantage standardisés entre les modèles. L’organisation recommande aussi que les clients puissent avoir la possibilité d’installer des systèmes d’exploitation alternatifs comme Linus.
et rendent la vie très compliquée aux établissements scolaires qui pensaient limiter leurs coûts
Dans un communiqué transmis à Ars Technica, Google déclarait : “Les mises à jour logicielles Chromebook conventionnelles ajoutent de nouvelles fonctionnalités et améliorent la sécurité des appareils toutes les quatre semaines, nous permettant d’itérer de manière continue sur l’expérience logicielle tout en nous assurant que les anciens appareils continuent de fonctionner de manière sécurisée et fiable jusqu’à ce que leurs limitations matérielles rendent extrêmement difficiles ces mêmes mises à jour.”
Et le géant américain d’ajouter qu’il “travaille toujours avec [ses] partenaires de production pour fabriquer des appareils avec toujours davantage de matériaux et composants recyclés et certifiés plus réparables, et avec le temps, intègre des processus de fabrication qui réduisent les émissions.”
Selon l’organisation, Google doit faire mieux. “Le moins que l’on puisse faire pour les étudiants qui ont besoin de ces ordinateurs est de nous assurer que ceux-ci sont durables et réparables”, déclarait Lucas Rockett Gutterman de PIRG. “Avec toujours davantage de tech dans nos vies et nos classes, si Google veut être une source de confiance pour ces dizaines de millions d’étudiants, il doit fabriquer des ordinateurs portables sur lesquelles les familles et les écoles peuvent compter.”
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