TUNISIA NEWS

Les bonnes armes… les bonnes lois et la relance économique !

Ben Guerdane nous hante pas seulement pour avoir été le théâtre d’une attaque terroriste meurtrière certes, vaincue par notre vaillante armée et nos forces sécuritaires d’intervention, mais, parce qu’elle s’accompagne de toutes ces arrestations et démembrement  des cellules « dormantes »… une dizaine de commandos par-ci, une dizaine de takfiristes périphérique et de soutien, par là. Ça fait des mois que les mêmes scénarios sont annoncés, à croire qu’il nous faut penser à un univers carcéral  plus spacieux,  adopté et capable  d’absorber cette grosse communauté du crime terroriste qui se compte, désormais,  par milliers d’adeptes actifs.

Le renseignement demeure, quand même, l’un des soucis majeurs, malgré les progrès certains de nos forces armées, au vu de ces « dépôts » de munitions et d’armes « lourdes » découverts, à quelques mètres de nos postes de la garde nationale, de la mosquée de la ville et même à proximité de la caserne.

Le front civil intérieur tient bon aussi, malgré toute la mobilisation sociale et revendicative, la dispersion des voix à expliquer le phénomène à en chercher les causes et les thérapies. Les communiqués des groupes de pression sociales constituent la littérature de l’irresponsabilité par excellence en temps jugé de « guerre » contre le terrorisme, puis qu’on annonce que les grèves et autres mouvements sociaux sont « reportés » pour « ne pas affaiblir l’Etat », en ce moment, même. Merci pour la générosité… le peuple médusé, ne comprenant plus rien à la « tactique » politique et sociale apprécié, tel ce mort en sursis, la bouffée d’oxygène de l’infirmier du service de réanimation. Patriotisme global « théorique » oui, mais le sectoriel… c’est à chacun pour soi !

J’en arrive encore une fois à l’essence même de la « Démocratie » où la liberté enchante mais où la loi protège. Faute de combinaison structurelle entre la liberté et la loi, tout l’édifice s’écroule et on revient à la case départ, soit de l’anarchie de la rue, soit du despotisme et de la dictature.

Les débats qu’on veut « consensuels » et qui s’éternisent autour du terrorisme depuis les assassinats de personnalités politiques de premier rang, ne donnent, au fait, qu’un seul « produit », qui alimente la bonne conscience de tout le monde, mais qui est marqué du sceau de l’inapplicabilité.

La loi anti-terroriste en est l’exemple type. Elle fait plaisir à tout le monde, y compris, à ceux qui  devraient la subir, car elle leur donne une immunité de fait.

Qui oserait, aujourd’hui,  condamner à mort des centaines de criminels terroristes et qui oserait appliquer  ces peines même une fois prononcées !

Retournons à l’économie, c’est finalement bien mieux que  de s’attarder sur les contradictions du monde politique qui nage dans l’ambiguïté  la plus opaque.

Tant que l’économie marchera au ralenti,  les Tunisiens n’auront pas de répit. Pour espérer vaincre le terrorisme, il faut les bonnes armes comme le disait Machiavel, mais aussi  les bonnes lois et la bonne monnaie, entendez finance et économie.

Des motifs d’optimisme, il y en a bien, surtout après les bonnes pluies de la semaine écoulée,  mais tout reste à faire pour redynamiser l’appareil  de production, encourager l’investissement et donner de bons signaux aux promoteurs tunisiens et étrangers. La sécurité nationale de l’après Ben Guerdane,  a marqué de bons points.

Notre crédibilité dans ce domaine s’est nettement  améliorée  et la Tunisie présente l’image  d’un pays fort, à nouveau, malgré le peu de moyens.

Reste le côté social et la mobilisation revendicative. Elle n’a que trop duré et renvoie malheureusement une image tout à fait contraire de la précédente.

Un pays quelles que soient ses ressources et ses réserves,  ne peut pas passer des mois… des années, sans travailler, à faire la grève et la recréation des sit-in et la fête de la « Rue » !

Or, nous avons atteint toutes les limites du seuil critique et nous avons épuisé toutes les réserves disponibles. C’est ou la reprise et la croissance, ou la crise  permanente et dangereuse pour la paix sociale.

Soyons clairs, le tourisme et l’investissement qui ont été les plus touchés par le terrorisme lequel a cherché sciemment à sinistrer l’économie et affamer le peuple pour le pousser à la révolte, ne pourront remonter la pente qu’à deux conditions : La sécurité et la paix sociale !

S’il n’y a pas cela, il vaut mieux s’adresser au « mage  charlatan » d’un pays voisin, pour nous faire croire à la potion miracle de son breuvage mélange à l’encre  du sacré !

Aux forces politiques et aux groupes de pressions sociaux d’assumer leurs responsabilités nationales, dans ces moments de vérité, où la « solidarité » doit avoir un autre nom que celui du corporatisme en temps de prospérité. Or, nous sommes en crise et les ressources sont asséchées. A nous, tous, de sacrifier l’égo pour sauver le pays de la déconfiture et relancer la machine économique.

Encore une fois, pour exiger le  partage de la croissance, commençons d’abord par le créer ! La culture du travail a subi de très gros dégâts  ces dernières années.

Seule une remise en question sérieuse de la culture  de la « paresse collective » assistée par l’Etat peut sauver le pays. Je sais que ça ne plait pas à tout le monde mais nous avons besoin aussi de l’amère vérité pour survivre !

Khaled Guezmir / Le Temps

le temps- Armée Ben Guerden _0

Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité