La saga James Bond a longtemps été boudée par la Chine, mais un tournant inattendu dans les années 2000 a permis au plus célèbre des espions britanniques de faire son grand retour dans l’Empire du Milieu.
Tl;dr
- Les films James Bond ont été bannis en Chine pendant plus de 40 ans en raison de leur opposition à l’idéologie communiste.
- Casino Royale est le premier James Bond à être diffusé sans modifications, grâce à sa vision plus humaine et moins idéologique du personnage.
- Malgré les succès de James Bond en Chine, les films suivants ont dû subir des coupures.
Un passé de censure pour 007
Depuis le premier film de la saga, Dr. No, sorti en 1962, les films de James Bond étaient interdits en Chine. La raison principale de ce rejet semblait être le contraste frappant entre les idéaux de la saga et la vision du monde promue par le gouvernement chinois. James Bond, symbole de l’individualisme et de la résistance au communisme, ne cadrait pas avec la propagande étatique de la Chine. Les autorités chinoises préféraient éviter la diffusion de films mettant en avant des valeurs opposées à celles de la politique du Parti Communiste, d’où cette censure systématique de la saga.
Casino Royale, un tournant dans la censure
En 2006, Casino Royale avec Daniel Craig a bouleversé cette tradition. Ce film, avec Daniel Craig dans le rôle de James Bond, représente un reboot de la saga. Dans cette version plus réaliste et torturée du célèbre espion, James Bond n’incarne plus seulement un héros de guerre froide, mais un homme brisé, en quête de rédemption. C’est cette approche plus humaine et moins idéologique qui a permis à Casino Royale de passer à travers les mailles du filet de la censure chinoise. Le film a même été projeté sans modifications majeures, un exploit rarissime pour un film occidental en Chine.
Une sortie inattendue et un succès économique
La sortie de Casino Royale en Chine en 2007 a été un événement majeur. Non seulement il a été autorisé à être projeté sans coupures, mais il a également connu un grand succès commercial, rapportant 11,7 millions de dollars, un chiffre impressionnant pour un film étranger en Chine à l’époque. Cette réussite a probablement joué un rôle crucial dans la décision des autorités chinoises d’assouplir leur politique vis-à-vis des films hollywoodiens, du moins dans le cas de James Bond. L’aspect financier semble avoir primé sur les considérations idéologiques, une dynamique qui a permis à James Bond de retrouver sa place sur les écrans chinois.
Les films suivants et les compromis
Bien que Casino Royale ait ouvert la voie à une réhabilitation de 007 en Chine, les films suivants n’ont pas bénéficié du même traitement. Skyfall, par exemple, a dû subir des coupures pour être accepté par la censure chinoise. Des scènes violentes et des références à la prostitution ont été éliminées, et certaines lignes de dialogue ont été modifiées pour ne pas évoquer les pratiques répressives du gouvernement chinois. Malgré ces restrictions, les films de James Bond ont continué à être projetés en Chine, ce qui témoigne d’un changement dans l’attitude des autorités vis-à-vis de la saga, qui n’était plus perçue comme une menace idéologique mais plutôt comme un atout économique.
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