Les tensions politiques et la violence explicite dans le manga L’Attaque des Titans de Hajime Isayama ont entraîné son interdiction en Chine et en Corée du Sud.
Tl;dr
- L’Attaque des Titans a été banni en Chine pour sa violence et ses thèmes politiques.
- En Corée du Sud, certaines scènes ont été censurées en raison de considérations culturelles et historiques.
- L’Attaque des Titans a alimenté des débats sur la rébellion, l’oppression et les symboles politiques, ravivant des tensions géopolitiques.
La censure en Chine : une question de violence et de politique
En 2015, L’Attaque des Titans a été banni en Chine par le ministère de la Culture, avec d’autres mangas jugés trop violents et politiquement sensibles. Le gouvernement chinois a justifié cette interdiction en évoquant des contenus inappropriés, notamment la violence, le terrorisme, et des images qui choquaient la morale publique. Dans L’Attaque des Titans, les scènes de combats sanglants, les humains dévorés par des titans géants et la représentation de la guerre totale ont rapidement attiré l’attention des autorités. Au-delà de la violence, certains analystes suggèrent que l’influence du manga, avec ses thèmes de lutte contre l’oppression et de rébellion, ait contribué à la décision de censure. Ces éléments sont particulièrement sensibles dans un contexte où les autorités chinoises cherchent à contrôler les représentations qui pourraient être perçues comme subversives.
La censure en Corée du Sud : un impact culturel et historique
En Corée du Sud, bien que L’Attaque des Titans ne soit pas totalement banni, des censures ont été appliquées dans certaines scènes, notamment en ce qui concerne la nudité des titans. Certaines de ces modifications sont perçues comme des tentatives de rendre le contenu plus acceptable dans un contexte culturel conservateur. Mais la censure en Corée du Sud ne se limite pas qu’à la violence ou aux images dérangeantes : elle touche également des éléments historiques. La série a été accusée de promouvoir des messages nationalistes japonais, notamment à travers les personnages qui rappellent les leaders militaires de l’Empire japonais. Cette dimension politique a fait naître des critiques au sein de la société coréenne, où les souvenirs de la colonisation japonaise sont encore vifs. En conséquence, L’Attaque des Titans est perçu non seulement comme un manga violent, mais aussi comme un porte-voix de symboles controversés.
Les parallèles politiques et l’impact sur la réception
L’Attaque des Titans ne se contente pas de raconter l’histoire d’un groupe humain luttant contre des titans. Le manga renvoie également à des thèmes de lutte contre des oppresseurs et de résistance face à des régimes autoritaires. Ces thèmes résonnent particulièrement en Chine et en Corée, où l’histoire et les tensions géopolitiques créent des sensibilités particulières. En Chine, les critiques ont souligné que l’histoire de L’Attaque des Titans, avec ses populations opprimées et ses luttes internes, pourrait rappeler des mouvements de rébellion et d’indépendance, y compris en ce qui concerne Hong Kong. En Corée, la série a suscité des interrogations sur sa résonance avec les rapports de pouvoir historiques et la domination coloniale japonaise. Ces interprétations ont alimenté les débats sur la manière dont le manga pourrait être perçu comme une forme de provocation politique dans des contextes aussi chargés historiquement.
L’impact de L’Attaque des Titans au-delà de la violence
Au-delà des scènes de violence graphique, L’Attaque des Titans porte des messages qui se sont avérés difficiles à accepter pour certains pays d’Asie. Les personnages principaux, comme Eren Yeager, qui défient l’ordre établi, et les sociétés fermées et cloisonnées, résonnent avec des thèmes de lutte pour la liberté et de remise en question des autorités, des idées qui peuvent être perçues comme potentiellement subversives. En Chine, où les autorités sont extrêmement vigilantes quant aux représentations de la résistance et des minorités, L’Attaque des Titans a été interprété comme un défi aux structures de pouvoir. De même, la série aborde des thèmes de survie et de domination qui trouvent des échos dans les luttes passées et présentes, notamment avec les rapports tendus entre le Japon et ses voisins asiatiques. Bien que certains puissent voir dans cette série une dénonciation de l’oppression, d’autres y perçoivent un message dangereux qui pourrait encourager des attitudes radicales, justifiant ainsi sa censure.
Source link