La situation est très grave en Tunisie et nous allons avoir beaucoup de morts
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La situation est très grave en Tunisie et les chiffres ne reflètent pas la réalité. Aujourd’hui, il n’y a aucun remède contre le coronavirus. Le vaccin n’est pas pour demain et au mieux il faudrait attendre un an avant de commencer à espérer. Le confinement reste le meilleur moyen pour ralentir la propagation de ce virus et pour aider le corps médical à faire son travail.
S’il vous reste un peu d’amour pour les vôtres et pour la vie, il faut respecter scrupuleusement les directives du Ministère de la Santé et des experts chargés de traquer cette catastrophe. Nous allons avoir beaucoup de morts, je dis bien beaucoup de morts. Limiter leur nombre ne dépend que du sérieux de la population.
S’agissant des approvisionnements, il faut avoir un peu de patience et éviter de s’exposer et exposer la vie d’autrui au danger. Tous les attroupements sont des occasions pour semer la mort. L’État a la responsabilité, par le biais de son administration et de la force publique, de maintenir une forme de flux nutritif convenable.
Quant aux connards, ceux et celles qui bousculent les nécessiteux pour voler 200 dinars aux pauvres, il faudrait les dénoncer et les poursuivre en justice pour vol de deniers publics en situation de crise.
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« I3ayyechkom » (S’il vous plaît), respectez et faites respecter ce confinement. Parlez-en à vos amis et à votre famille. Il est plus intéressant de se priver de ceux qui vous sont chers quelques jours que ne plus vous voir à jamais.
La situation est très très grave et c’est le biostatisticien (et votre ami) qui vous le dit. Si vous êtes attachés à la vie, planquez-vous et cessez « el machi wejay » (allers et venues). C’est notre vie qui est en danger imminent ! Donnons-nous l’occasion de se revoir!
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Tunis Tribune
Par Ali Gannoun Gannoun, professeur à l’Université de Montpellier II
