Face aux sanctions occidentales, Vladimir Poutine mise sur un partenariat stratégique avec la Chine pour développer l’intelligence artificielle en Russie.
Tl;dr
- Vladimir Poutine a ordonné à la Russie de renforcer sa coopération avec la Chine pour développer l’intelligence artificielle face aux sanctions occidentales.
- Les restrictions technologiques, notamment sur les microprocesseurs, freinent les ambitions russes, poussant le pays à chercher des partenaires non occidentaux.
- La Russie espère, grâce à cette alliance, rattraper son retard et défier la domination des États-Unis dans le domaine de l’IA.
Un partenariat stratégique avec la Chine
Le président russe Vladimir Poutine a ordonné à son gouvernement et à la Sberbank, la plus grande banque du pays, de collaborer étroitement avec la Chine dans le domaine de l’intelligence artificielle. Ces directives, publiées sur le site officiel du Kremlin, marquent une étape cruciale trois semaines après l’annonce de Poutine sur l’intention de collaborer avec les membres des BRICS et d’autres nations. La Russie, en s’associant avec la Chine, espère pallier les limites technologiques imposées par les sanctions occidentales et renforcer son positionnement sur le plan mondial. Cette coopération s’étend à la recherche et au développement technologique, un domaine où la Chine excelle.
Les sanctions occidentales, un frein pour la Russie
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie subit de lourdes sanctions économiques qui limitent son accès aux technologies de pointe, notamment dans le domaine des microprocesseurs. Les principaux fabricants mondiaux de puces, tels que Nvidia, ont cessé d’exporter vers Moscou, ce qui freine les ambitions russes en IA. En 2023, German Gref, le PDG de Sberbank, a reconnu que les processeurs graphiques étaient l’un des composants les plus difficiles à remplacer. Cette pénurie contraint la Russie à explorer de nouvelles voies, comme les partenariats avec des pays non alignés sur les sanctions occidentales.
Un enjeu stratégique pour contrer l’hégémonie américaine
En s’alliant avec la Chine et d’autres nations des BRICS, la Russie cherche à défier la domination des États-Unis dans le domaine de l’intelligence artificielle, considérée comme une technologie clé du 21ème siècle. Poutine a annoncé la création d’un réseau d’alliance pour l’IA, regroupant des spécialistes des BRICS et d’autres pays volontaires. Ce réseau a pour objectif de stimuler la recherche, d’encourager l’innovation et de proposer des solutions technologiques alternatives. Cette stratégie vise également à développer un écosystème technologique indépendant des influences occidentales.
Un retard significatif à combler
Malgré ces ambitions, la Russie accuse un retard conséquent en matière d’IA. Selon l’indice mondial de l’IA de Tortoise Media, la Russie se classe 31ème sur 83 pays, loin derrière la Chine, les États-Unis et même ses partenaires des BRICS comme l’Inde et le Brésil. Ce classement reflète les faibles investissements, l’innovation limitée et une mise en œuvre restreinte des technologies liées à l’IA. Cependant, en renforçant ses relations avec la Chine, Moscou espère accélérer son développement et combler cet écart. Pour Poutine, ce partenariat est essentiel pour affirmer la souveraineté technologique de la Russie et rivaliser sur la scène internationale.
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