Les crypto-monnaies sont très consommatrices en énergie, c’est un fait. Certaines sont cependant bien plus respectueuses que d’autres.
Ce n’est un secret pour personne que les crypto-monnaies, si révolutionnaires puissent-elles être, sont extrêmement énergivores. Elon Musk avait même cité ces inquiétudes quant à l’environnement pour justifier l’arrêt de l’acceptation du bitcoin comme moyen de paiement. Toutes les crypto ne se valent pourtant pas sur cette question. Quelles sont alors les plus vertes ?
Simon Chandler, de CryptoVantage, a dressé un top 10 des crypto selon leur consommation, ainsi que certaines informations pertinentes pour évaluer leur respect de l’environnement, y compris lorsque opéré à très grande échelle.
Ripple (XRP)
Le Ripple (XRP) était la crypto la moins consommatrice en énergie des sept coins majeurs analysés par TRG Datacenters en avril dernier. Il consomme 0,0079 kWh d’électricité par transaction – soit 0,00112 % des 707 kWh du Bictoin par transaction -. Selon les propres données de Ripple – qui datent de 2019 -, 474 000 kWh seraient consommés par an. Le Ripple serait ainsi 57 000 fois plus efficient que le bitcoin. Le secret derrière cette faible consommation est son utilisation, non pas d’un mécanisme de proof-of-work, mais un “protocole d’accord distribué”, qui nécessite l’accord parmi une supermajorité de noeuds pour confirmer les transactions. Un système moins décentralisé et sûr que le Bitcoin, donc, mais permettant une plus grande scalabilité, tout en consommant moins. Ripple s’est même engagé envers un bilan carbone nul d’ici à 2030.
EOS
EOS utilise un mécanisme de proof-of-stake, moins consommateur en énergie que le proof-of-work. Selon les données d’EOS, il est 66 454 fois moins énergivore que le Bitcoin et 17 236 plus efficace sur ce terrain que l’Ethereum. En 2018, il n’avait consommé “que” 0,0011 tWh.
EOS s’est même déjà déclaré comme étant la première blockchain majeure neutre en carbone. Certains critiquent mettent en avant que son mécanisme de delegated-proof-of-stake est bien plus centralisé que le proof-of-work.
Stellar (XLM)
Selon l’organisation caritative Fondation Poseidon, cette blockchain utilise 0,03 Wh d’énergie par transaction. Elle est ainsi moins consommatrice que le réseau Visa que l’on utilise tous aujourd’hui. Stellar utilise ni le proof-of-work, ni le proof-of-stake mais un système de votes fédérés. Il va donc sans dire que sa blockchain est bien plus centralisée que les autres, avec les risques que l’on connait.
Tezos (XTZ)
Selon un post, Tezos consommerait annuellement 0,00006 tWh. Tezos utilise là encore un mécanisme de proof-of-stake, avec les possesseurs de tokens capables de déléguer leurs XTZ à des validateurs qui utilisent alors leurs fonds pour confirmer les transactions.
Cardano (ADA)
Toujours selon TRG Datacenters, Cardano consommerait seulement 0,5479 kWh par transaction, le rendant 1 290 fois moins énergivore. Toujours grâce à un mécanisme de proof-of-stake.
Solana (SOL)
Les données manquent quelque peu concernant la consommation d’énergie de Solana, mais, selon les membres de la communauté, ce coin ne demanderait “que” 1 200 kWh par an. L’utilisation d’un nouveau protocole de proof-of-history – qui implique une synchronisation du temps dans tous les nœuds – permet aux blocs d’être confirmés plus rapidement encore qu’avec un proof-of-stake, et donc de consommer très peu à chaque transaction.
Polkadot (DOT)
Polkadot utilise un mécanisme de consensus proof-of-stake connu sous le nom de nominated-proof-of-stake. Les possesseurs de tokens investissent leurs DOT avec les validateurs pour sécuriser la blockchain. Ce mécanisme nPoS rend le Polkadot moins consommateur d’énergie que le Bitcoin, bien que les données manquent pour confirmer tout cela.
Nano (NANO)
Nano utilisait à l’origine le delegated-proof-of-stake. Désormais, il utilise un mécanisme similaire baptisé Open Representative Voting, chaque transaction étant voté par les validateurs. En 2018, on estimait à 0,000112 kWh sa consommation par transaction, ce qui le rendrait plus efficient encore que le XRP.
Dogecoin (DOGE)
Toujours d’après TRG Datacenters, le Dogecoin est l’une des crypto les plus respectueuses de l’environnement, ne consommant que 0,12 kWh par transaction, le tout avec un mécanisme de proof-of-work, comme le Bitcoin. Sa plus faible consommation est due à sa moins grande popularité et à son nombre de mineurs bien plus restreint. La difficulté du réseau est donc bien moindre. D’ailleurs, selon BitInfoCharts, la difficulté du Bitcoin serait d’environ 25 TH/s tandis que celle du Dogecoin ne serait que de 4,7 MH/s, soit 5 millions de fois plus difficile.
Ethereum (ETH)
L’Ethereum utilise encore un mécanisme de proof-of-work mais a prévu de passer au proof-of-stake dans les prochains mois. De quoi faire diminuer sensiblement sa consommation et replacer le coin à hauteur de Cardano et Tezos.
Aujourd’hui, malheureusement, elle consomme énormément. Selon Digiconomist, sa consommation annuelle serait de 49,16 tWh, entre celle du Portugal et du Pérou.
Bitcoin (BTC)
Le Bitcoin est assurément la crypto la plus énergivore à l’heure actuelle, mais certains diront que sa consommation a clairement été surévaluée. Digiconomist l’évalue à 118 tWh par an, mais elle utiliserait 73 % d’énergie renouvelable. Des chiffres contestés par une étude de Cambridge University qui affirme que seulement “39 % du minage proof-of-work est alimenté par les énergies renouvelables”.
Toujours est-il que la communauté pousse vers le Bitcoin vers le renouvelable, ne serait-ce que lorsque Elon Musk a cessé d’accepter les paiements des Tesla en BTC.
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