Mené de deux buts à dix minutes de la
fin, le Real a encore renversé l’histoire. Et Rüdiger a fini par
frapper. Comme toujours, au bout du chaos.
On pensait avoir tout vu. Et puis il y a eu cette demi-finale
retour. Un volcan. Une cavalcade folle. Et encore une fois, le Real
Madrid s’en est sorti, comme toujours, dans les secousses, les
rebonds, les cris. On l’a cru au tapis, deux fois, à l’agonie. Mais
cette équipe-là a signé un pacte avec l’épique. Et tant pis si le
cœur du Bernabéu a frôlé l’arrêt.
Le feu, puis l’effondrement
Tout avait pourtant bien commencé. Endrick régalait d’une
talonnade, Vinicius allumait les premières mèches. Mais à la 15e,
Barrenetxea faisait basculer le match sur une erreur collective :
Lunin, trop mou, la défense, trop molle. Derrière, le Real
égalisait d’une jolie louche d’Endrick (30e). Puis il s’écroulait
de nouveau. En sept minutes de panique, David Alaba marquait contre
son camp et Oyarzabal trouvait la faille, offrant à la Real un
billet en or pour la finale.
Et au milieu du naufrage, un homme vivait un calvaire : Eduardo
Camavinga, aligné à contre-nature sur le flanc gauche, martyrisé
par Kubo et abandonné par les siens. Ancelotti le sortira à la fin
des 90 minutes, sans un mot.

Tchouameni et la révolte
Mais le Real ne meurt jamais sans bruit. À la 88e minute, alors
que le chrono s’épuise, Jude Bellingham surgit, ramène le score à
2-3 et rallume l’espoir. Et dans la foulée, Aurélien Tchouameni,
monté d’un cran dans les dernières vagues, catapulte un corner dans
les filets. Ça 3-3. Soulagement. Mais pas pour longtemps. Mikel
Oyarzabal envoie les deux équipes en prolongation. Rage. Bernabéu
explose.
Mbappé, entré à l’heure de jeu, a vécu une soirée discrète. Peu
servi, peu trouvé, il n’a jamais eu l’impact espéré. Mais autour de
lui, le Real retrouvait son souffle, ses jambes, son poison. Et
quand la Real Sociedad semblait prête à aller aux tirs au but, un
homme surgissait. Encore. Rüdiger, héros des nuits de folie,
surgissait sur un corner de Güler et envoyait les siens en finale à
la 115e. Le Bernabéu pouvait exulter.
Le Real est éternel
La finale attend. Et quel que soit le vainqueur de Barça –
Atlético demain soir, elle promet des étincelles. Mais déjà, ce
mardi soir, la Coupe du Roi a vécu son chef-d’œuvre. Le Real
Madrid, encore une fois, s’est fait peur. Mais le Real Madrid,
toujours, finit par triompher.