ProtonMail, un service email qui se vante d’offrir une grande sécurité à ses utilisateurs avec un chiffrement de bout en bout, fait actuellement face à de nombreuses critiques après avoir transmis l’adresse IP d’un activiste français du climat aux autorités suisses. Selon le rapport de TechCrunch, l’entreprise aurait répondu à une requête de la police française formulée via Europol. Et dans la mesure où ladite entreprise est basée en Suisse, ProtonMail a dû se conformer aux lois en vigueur. Cela inclut l’archivage des adresses IP des utilisateurs pour les “affaires criminelles graves”, selon son propre rapport de transparence.
ProtonMail dans la tourmente après avoir fourni une adresse IP française aux autorités suisses
Andy Yen, PDG de Proton, précisait dans un post sur leur blog que l’entreprise a fait son possible pour bien faire savoir qu’elle n’avait d’autre choix que de se plier aux lois du pays. “Dans cette affaire, Proton a reçu une ordonnance légale des autorités suisses à laquelle nous sommes tenus de répondre. […] Il n’y avait aucune possibilité de faire appel de cette requête en particulier.”
L’affaire en question implique des activistes qui ont occupé des bâtiments près de la Place Sainte-Marthe à Paris. Selon TechCrunch, il était, à l’origine, question de protester contre l’embourgeoisement du quartier mais le mouvement a rapidement fait les gros-titres en France. Le 1er septembre, les membres du mouvement publiait un article affirmant que les autorités françaises avait envoyé un message via Europol pour obtenir l’identité du créateur du compte ProtonMail.
Un rappel qu’aucun service n’est jamais vraiment anonyme
Andy Yen précise que le chiffrement mis en place par l’entreprise empêche quiconque de lire le contenu d’un compte ProtonMail ou de connaître l’identité de ses utilisateurs. Autrement dit, dans cette affaire, il ne savait pas que la société révélait des informations concernant ces activistes. De plus, il explique que, dorénavant, l’entreprise sera plus clairement quant à sa gestion des affaires de poursuites criminelles. Enfin, pour les utilisateurs qui veulent à tout prix protéger leur vie privée, il rappelle d’utiliser ProtonMail via le site Tor de la plate-forme ainsi que son VPN.
En 2020, Proton rappelle avoir reçu pas moins de 3 572 requêtes pour obtenir des informations d’utilisateurs. 750 d’entre elles ont été contestées, et 3 017 ont finalement reçu une réponse favorable.
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