pourquoi l’IPTV n’a pas dit son dernier mot

La Ligue de Football Professionnel vient d’annoncer la création d’une
plateforme TV et digitale 100 % Ligue 1, orchestrée par LFP
Media. Officiellement, l’ambition est claire : rendre la Ligue 1
accessible à tous, proposer une expérience immersive et
fédératrice, et offrir dès le 17 août prochain les dix plus belles
affiches du championnat ainsi que huit matchs par journée, du
vendredi au dimanche, en exclusivité. Pour parfaire ce cocktail, un
grand magazine sera diffusé en clair chaque dimanche soir.

LFP Media : le grand saut… vers un nouveau fiasco ?

Mais sous l’effet d’annonce, un constat s’impose : la LFP
s’engage sur une pente dangereuse. Le tarif, annoncé à 14,99 € par
mois avec engagement, se veut « populaire » et largement en dessous
des prix pratiqués par DAZN l’an dernier. Pourtant, la fracture
avec le grand public demeure. À l’heure où la consommation de
football ne cesse de se fragmenter et où l’IPTV explose, proposer
une offre en solo, sans l’appui d’un diffuseur historique, paraît
plus qu’audacieux.

Car Canal+ a, une nouvelle fois, décliné l’invitation à distribuer
la chaîne. Un camouflet dont la LFP peine à se relever, tant la
chaîne cryptée demeure synonyme de prestige et de visibilité pour
la Ligue 1. En misant sur une plateforme 100 % maison, la LFP prend
le risque de se retrouver isolée, prisonnière d’un modèle où
l’audience réelle ne suivra pas forcément l’ambition affichée.

L’ombre de l’IPTV et le spectre des fiascos passés

Le souvenir cuisant de Mediapro et la débâcle de DAZN ne sont
pas si lointains. Certes, le tarif annoncé semble raisonnable, mais
il n’efface ni la défiance des supporters ni la réalité du marché
parallèle.
L’IPTV, plus accessible, plus souple, continue d’attirer un public
lassé de jongler entre abonnements.

Ce pari, présenté comme un tournant, pourrait bien devenir un
crash test pour la Ligue 1. S’il échoue, la fracture entre la LFP
et son public se creusera, renforçant l’impression d’une Ligue à la
dérive, incapable d’innover sans s’y brûler les ailes.