«Pas de preuves» de l’utilisation d’armes chimiques par Daesh en Irak, Moscou s’indigne
12 mars 2017, 09:04
La Défense russe a exhorté l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques à revoir ses méthodes de contrôle car celle-ci n’a pas réagi «convenablement» aux attaques au gaz à Mossoul, d’après le ministère russe.
Le porte-parole du ministère russe de la Défense russe, Igor Konachenkov, s’est dit «étonné» par la réaction de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) après une série d’attaques au gaz sur Mossoul le 3 mars.
«Les cas d’utilisation d’armes chimiques par les combattants de Daesh contre les civils enregistrés la semaine dernière à Mossoul sont étrangement passés inaperçus auprès du public occidental», a-t-il déclaré en précisant que cinq enfants et deux femmes avaient été pris en charge dans un hôpital proche de Mossoul. Tous présentaient les symptômes d’une exposition à un agent chimique toxique, selon le Comité international de la Croix-Rouge.
L’OIAC a de son côté affirmé dans un communiqué qu’elle se disait «profondément préoccupée» tout en demandant aux autorités irakiennes davantage d’informations sur cette attaque. Le 10 mars, l’ambassadeur irakien à l’ONU Mohamed Alhakim avait coupé court aux soupçons d’utilisation d’armes chimiques en mettant en avant qu’aucun indice ne pouvait le prouver avec certitude.
«La réponse de l’OIAC suite aux récents événements est étonnante. Non seulement aucun effort n’a été fait pour envoyer des experts sur les lieux, mais il n’y a eu aucune déclaration officielle pour condamner les attaques», a poursuivi Igor Konachenkov.
Pour souligner l’ignorance de l’OIAC, le porte-parole russe a évoqué d’autres attaques à l’arme chimique, notamment à Alep. Igor Konachenkov a rappelé que l’examen des échantillons de sol prélevés à l’automne 2016 dans la province d’Alep et remis à l’OIAC avait traîné «comme pas permis».
«Cela fait bientôt six mois, mais outre les multiples demandes de précisions que les experts de l’OIAC ont adressé aux spécialistes du centre russe de protection radiologique, chimique et biologique, aucun résultat n’a encore été délivré», a-t-il déploré. Il a notamment souligné que le ministère russe de la Défense répondait de manière scrupuleuse à toutes les requêtes de l’OIAC et fournissait toutes les informations nécessaires concernant les substances toxiques découvertes à Alep.
«Ce qui est étrange, c’est que l’OIAC n’étudie pas aussi rigoureusement les témoignages fournis par des activistes sur les réseaux sociaux qui accusent sans preuves les autorités syriennes d’avoir recours à des armes chimiques. Le temps ne serait-il pas venu pour l’OIAC de revoir ses méthodes ?», s’est-il demandé.