Selon noyb, le tarif d’abonnement mensuel de 9,99€ est disproportionné par rapport à la valeur des données de suivi. Peut-on alors considérer cela comme une exploitation des utilisateurs ?
Tl;dr
- Meta propose de payer pour éviter la publicité ciblée.
- Le groupe autrichien noyb conteste cette décision de Meta.
- Seulement 3 à 10% des utilisateurs souhaitent des publicités personnalisées.
- Les actions de Meta pourraient déclencher un “effet domino”.
Une menace pour la vie privée numérique ?
Dans un récent déploiement visant à respecter les règles de confidentialité en Europe, Meta a présenté un ultimatum aux utilisateurs de Facebook et Instagram. Ces derniers doivent soit accepter la réception de publicités ciblées, soit s’abonner à une offre à 10 € par mois pour chaque application. Selon Meta, l’utilisateur a le choix, mais à quel prix ?
Le groupe noyb contre-attaque
Le groupe autrichien de protection de la vie privée, noyb, a défini la position de Meta comme étant “un faux choix pour les utilisateurs sans les moyens de payer pour un abonnement”. Meta souhaite obtenir le consentement des utilisateurs pour le suivi des publicités en échange d’une somme considérable.
Selon la loi européenne, le consentement doit être libre et volontaire. C’est sur ce point que noyb conteste vivement, soulignant que Meta exige “des frais de confidentialité” allant jusqu’à 250 € par an pour tout utilisateur cherchant à exercer son droit fondamental à la protection des données.
Today we filed our first (yes, more planned) complaint on Meta’s « Pay or Okay » system. Considering that users have on average 35 apps on their phone, you may soon pay € 8.000+ per year to keep your #GDPR rights – let’s see what the @EU_EDPB will say!https://t.co/5GCCy5jPfJ
— Max Schrems 🇪🇺 (@maxschrems) November 28, 2023
L’attitude de Meta pourrait selon noyb déclencher un “effet domino”. D’autres prestataires d’applications pourraient suivre cet exemple, rendant la confidentialité en ligne inabordable pour une large partie de la population. Le respect de la confidentialité des données serait alors réservé aux plus fortunés, ce qui représente une violation fondamentale des droits individuels.
Meta se défend en précisant que son modèle d’affaires “respecte les lois de l’UE” et qu’il “s’efforce de répondre aux exigences des régulateurs européens tout en offrant le choix aux utilisateurs”.
Demain, la confidentialité sera-t-elle payante ?
Toutefois, les juridictions européennes stipulent que tout frais exigé pour éviter le suivi doit être “nécessaire” et “approprié”. Sur ce point, “il semble que Meta veut nous ramener plus de cent ans en arrière”, a déclaré Max Schrems, fondateur de noyb.