Le FC Barcelone s’est incliné à Dortmund,
ce mardi soir, en quart de finale retour de Ligue des champions
(1-3). Un score suffisant pour passer, sans bomber le torse.
Dans ce tableau final alléchant, il y avait bien une affiche où
l’affaire semblait déjà réglée. Après sa démonstration en Catalogne
il y a 6 jours (4-0), le Barça ne pouvait pas laisser passer
l’occasion de composter son ticket dans l’antre du Borussia
Dortmund. Mais rien ou presque ne s’est passé comme prévu. La C1
n’aime pas les scripts écrits d’avance.
Car la vérité, c’est que ce Barça si fringant, si attrayant,
parfois même effrayant, n’a pas maîtrisé grand chose. On le sait,
le contexte toujours spécial du BvB dans son arène peut laisser
présager un scénario irrationnel. Le mur jaune et la culture
européenne du club allemand n’ont pas suffi, mais comme Paris,
Barcelone a failli.
On attendait encore une fois le trio magique de l’attaque. Parce
que Robert Lewandowski réalise une campagne certainement
sous-cotée, après avoir inscrit un doublé contre son ancienne
écurie, qui est aussi sa proie favorite en carrière. Parce que
Raphinha, lui aussi décisif à deux reprises à l’aller, est dans la
forme de sa vie. Et parce que Lamine Yamal est Lamine Yamal : un
prodige dont la virtuosité a peu d’égal aujourd’hui. Mais les trois
artistes ont été éclipsés par un seul homme : Serhou Guirassy.
Le Barça a tremblé
La configuration de ce second round était assez claire : elle
appelait un déséquilibre de Dortmund, condamné à marquer rapidement
pour entretenir la flamme. Le BvB y est parvenu. Guirassy a
transformé un penalty rapidement après une erreur de Szczesny (1-0,
11e). Et si le gardien polonais a tenté de se rattraper sur une
double-parade importante au retour des vestiaires (48e), il n’a
rien pu faire sur le coup de casque à bout portant de l’ancien
Rennais (2-0, 49e). Un Guirassy irrésistible qui a même embrasé le
mur jaune en exploitant une énorme faute de relance d’Auraujo à un
quart d’heure de la fin (3-1, 76e).
Le Barça n’en menait pas large, vraiment, même si Bensebaïni
avait jeté un coup de froid en marquant contre son camp entre-temps
(2-1, 54e). Alors que les espaces laissés vacants devaient profiter
aux flèches barcelonaises, Dortmund a presque joué dans un
fauteuil. C’est aussi cela, la règle numéro 1 de la Ligue des
champions : quand le confort s’installe, le danger guette. Comme
Paris, Barcelone a été sauvé par son talent à l’aller. Et comme
Paris, cette bande de jeunes loups aux dents longues devra se
méfier de son prochain adversaire comme de son propre relâchement.
L’histoire dira ensuite si tout ce beau monde peut se retrouver en
finale. Il faut bien que jeunesse se fasse.