L’abonnement de Meta pour Facebook et Instagram sans publicité pourrait coûter 17 $ par mois. Une manière de forcer les particuliers à laisser l’accès à leurs données personnelles.
Meta pourrait faire payer à ses utilisateurs d’Instagram en Europe pas moins de 14 $ par mois s’ils veulent se débarrasser des publicités sur la plateforme, selon The Wall Street Journal. De plus, le géant américain pourrait imposer un pack combiné à 17 $ mensuel pour un accès à Facebook et Instagram sans publicité ciblée sur desktop.
Le mois dernier, des rumeurs évoquaient la possibilité de voir Meta proposer un abonnement payant pour faire disparaître les publicités ciblées, mais le montant de cette offre était encore inconnu. Les utilisateurs prêts à payer n’auraient donc plus de publicités sur Facebook et Instagram, tandis que celles et ceux qui restent avec la version gratuite devront consentir aux publicités ciblées via leurs données personnelles. L’entreprise aurait déjà discuté de ce projet avec les régulateurs à Bruxelles et en Irlande.
Cette initiative est une réponse à une décision de la cour de juillet indiquant que Facebook doit obtenir le consentement des utilisateurs pour accéder à leurs données personnelles. Celle-ci a conclu que les responsables de sites devaient prouver que les utilisateurs donnent leur permission explicite, en leur permettant par exemple de rejeter le tracking publicitaire. C’est exactement ce qu’Apple a fait avec iOS 17, et avec très peu d’utilisateurs qui ont donné leur accord, Meta prédisait une baisse significative de ses revenus. Dans sa décision, la cour européenne déclarait aussi que les entreprises devraient explorer la solution de l’abonnement pour les utilisateurs.
Une manière de forcer les particuliers à laisser l’accès à leurs données personnelles
Les montants révélés par le WSJ, s’ils sont avérés, sont juste inférieurs à ce que Netflix fait payer en Europe pour son offre Standard. Avec les utilisateurs les plus aguerris ou les seules entreprises prêtent à payer cet abonnement, Meta pourrait effectivement forcer les utilisateurs “normaux” à accepter les publicités ciblées ou à cesser, purement et simplement, d’utiliser ses sites.
Il y a quelques mois, l’Union Européenne avait infligé une amende record de 1,2 million d’euros pour avoir transféré des données d’utilisateurs européens vers les États-Unis, en violant des lois européennes sur la confidentialité numérique. Et le cadre légal va se renforcer encore, avec l’entrée en vigueur, en mars 2024, de la législation sur les marchés numériques (DMA) de l’Union Européenne.
Dans le même temps, Meta génère presque un quart de ses revenus en Europe, le vieux continent représentant 7,2 milliards de dollars sur son total de 32 milliards générés au deuxième trimestre cette année. Et l’entreprise n’a pas encore lancé son concurrent à Twitter, Threads, en Europe, à cause, justement, de ce DMA et de la possibilité, ou non, de connecter l’app à Instagram comme elle le fait ailleurs. Avec tout cela, les projets de Meta pour ses apps en Europe devraient se concrétiser dans les mois à venir, avant l’entrée en vigueur du DMA.
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