Face aux accusations du gouvernement américain sur son monopole, Google cherche à préserver son pouvoir sur la recherche en réformant ses accords de distribution.
Tl;dr
- Google propose des réformes de ses accords de distribution pour éviter la séparation de ses services comme Chrome et Android.
- Google souhaite continuer à payer pour être le moteur de recherche par défaut tout en modifiant ses contrats exclusifs.
- Google prévoit de soumettre un plan révisé en mars 2025, avant un procès en avril, tout en appelant la décision du juge sur son monopole.
L’argument de Google face à la proposition du DOJ
Le département de la Justice des États-Unis (ou United States Department of Justice, DOJ) a suggéré que Google vende certaines de ses propriétés, notamment Chrome et Android, afin de briser son monopole sur la recherche en ligne. Cependant, au lieu de suivre cette voie, Google a proposé des solutions axées sur ses accords commerciaux. Les avocats de Google affirment que la question centrale porte sur les contrats de distribution des services de recherche, notamment avec des partenaires comme Apple et Mozilla. La société soutient que ses pratiques sont légales et que les accords avec ces entreprises sont nécessaires pour maintenir la concurrence sur le marché. Selon Google, ses propositions visent à répondre directement à ces préoccupations sans forcer la scission de ses applications.
La fin des accords de préinstallation d’applications
L’une des principales propositions de Google consiste à interdire pendant trois ans la signature de contrats qui lient la licence de Chrome, de la recherche, ou du Play Store à la préinstallation ou à la mise en avant d’autres applications de Google, telles que Google Assistant ou Gemini. Cette mesure vise à donner plus de liberté aux fabricants d’appareils et aux opérateurs de télécommunications. Google cherche ainsi à empêcher de nouvelles alliances exclusives avec ses partenaires de distribution, qu’il s’agisse des fabricants de téléphones Android ou des entreprises comme Apple. En renonçant à ces pratiques, Google espère démontrer qu’il est prêt à changer sa façon de fonctionner sans pour autant renoncer à sa domination sur le marché.
Un maintien de la rémunération pour les placements par défaut
Bien que Google propose de supprimer certains contrats exclusifs, il souhaite conserver la possibilité de rémunérer les entreprises pour la mise en avant de son moteur de recherche par défaut. Cela inclut des accords avec des navigateurs web et des appareils, mais sous de nouvelles conditions. Selon les nouvelles règles proposées, Google pourrait conclure plusieurs accords avec différentes plateformes, tout en étant obligé de réévaluer ces contrats au moins une fois par an. Cela pourrait offrir plus de flexibilité aux autres entreprises du secteur tout en permettant à Google de continuer à dominer la recherche par défaut, un élément clé de son modèle économique.
L’appel et la révision du plan en mars 2025
Malgré ses propositions, Google n’abandonne pas la bataille juridique. La société prévoit de faire appel de la décision du juge Amit Mehta, qui a qualifié Google de « monopoliste » et a ordonné qu’elle modifie ses pratiques. Toutefois, Google a annoncé qu’elle soumettra un plan révisé le 7 mars 2025, avant un procès de deux semaines prévu en avril. La société met en avant sa volonté de se conformer aux exigences du DOJ tout en cherchant à maintenir un modèle économique qui lui a permis de dominer le marché de la recherche pendant plus de deux décennies. Reste à savoir si ces ajustements seront suffisants pour répondre aux préoccupations des régulateurs.
Source link