e candidat républicain a détaillé lundi son plan de lutte contre le terrorisme. Au programme, une politique migratoire aussi ferme que durant la guerre froide.
Donald Trump a évoqué la guerre froide lundi pour soutenir que les Etats-Unis doivent mener un combat idéologique implacable afin de vaincre Daech. Le candidat républicain à la Maison-blanche, en baisse dans les sondages face à sa concurrente démocrate Hilary Clinton (47% vs 38%), veut tout simplement «suspendre l’immigration (depuis les) régions les plus dangereuses et instables du monde qui ont une histoire d’exportation du terrorisme». Le candidat-milliardaire, après le meurtre d’un imam et son assistant à New-York, a été accusé d’attiser l’islamophobie dans le pays en visant les musulmans durant sa campagne.
Ce discours tenu le 15 août à l’Université de Youngstownh (Ohio) promet propose de revenir aux bonnes vieilles habitudes de la guerre froide. Celle-ci a été un état du monde durant la deuxième moitié du XXe siècle opposant indirectement les démocraties occidentales menées par les Etats-Unis aux régimes communistes dirigés par l’URSS.
Des tests de sélection idéologique
Le milliardaire, s’il était élu président, oserait imposer un «filtrage extrême» des immigrants pour protéger les Etats-Unis du terrorisme. Pour ce faire, des «tests de sélection idéologique» seraient mis en place, visant à débusquer chez les migrants les opinions non pas socialistes, mais islamistes. Une «nouvelle politique de l’immigration immédiatement nécessaire» car la plupart des attentats depuis l’attentat du 11 septembre 2001 aurait «impliqué des immigrants ou des enfants d’immigrants».
Le candidat ultra-polémique souhaite également mener sa guerre contre le terrorisme partout dans le monde. «Comme nous avons gagné la guerre froide en partie en exposant les maux du communisme et les vertus du marché libre, nous devons l’emporter sur l’idéologie de l’islam radical». «Cette prétendue ‘politique’ ne peut pas être prise au sérieux», a déclaré dans un communiqué un conseiller politique de Hillary Clinton, Jake Sullivan.
Pour lutter contre Daech, Trump souhaite notamment convoquer une «conférence internationale» avec les alliés de l’Otan et au Moyen-Orient… mais aussi avec Moscou. Voilà qui risque de réveiller les critiques de ses adversaires, qui l’accusent d’être trop proche de la Russie, dont la politique étrangère est agressive en Europe de l’Est et en Syrie. Un des conseillers du milliardaire a été cité dans une affaire de corruption avec les Pro-russes en Ukraine.
Donald Trump appelle enfin à mettre un terme à la politique étrangère américaine de «nation-building» (refonder les institutions politiques et une identité nationale d’un pays), appliquée (et critiquée) en Irak après la chute de Saddam Hussein en 2003.
L’équipe de campagne de Hillary Clinton a réagi au discours du candidat républicain en déclarant que tout programme prévoyant de soumettre les immigrants à des tests idéologiques était «un subterfuge».
Le parisien