C’est un éveil à quelques doux souvenirs. Un chapitre fort dans le grand livre de l’équipe de France. Alors qu’il retrouve la Croatie sur sa route cette semaine, Didier Deschamps ne pourra pas s’empêcher de se replonger dans un passé plus ou moins lointain.
Dans sa vie de sélectionneur, la finale de la Coupe du Monde 2018 tient évidemment une place immense. Mais vingt ans plus tôt, lors de sa première vie de joueur, Didier Deschamps avait déjà croisé la sélection au damier. Et les images sont toujours aussi fraiches.
France-Croatie, les souvenirs remontent
Le 8 juillet 1998, l’équipe de France drivée par Aimé Jacquet écrivait sa légende en se qualifiant pour la finale de la Coupe du Monde face au Brésil, avec la suite que l’on sait. Les Bleus avaient alors dompté la Croatie en reversant un match bien mal engagé. L’image forte concerne évidemment Lilian Thuram, auteur d’un improbable doublé resté dans la prospérité pour répondre à l’ouverture du score du redoutable Davor Suker.
Mais par-delà ce scénario heureux, les Bleus avaient particulièrement souffert dans ce match. Aimé Jacquet a même reconnu après coup qu’il s’agit de la seule des sept rencontres de l’épopée où il n’a pas reconnu son équipe. Et pour cause, même après le deuxième but de Thuram, l’équipe de France avait dû terminer cette rencontre dans la douleur puisqu’elle a fini en infériorité numérique après l’expulsion de Laurent Blanc à la 74e minute.
Le sale coup de Slaven Bilic à Laurent Blanc
La scène est bien connue : au duel avec Slaven Bilic sur un corner dans la surface croate, le défenseur français a vu son adversaire tomber soudainement avant de se tenir le visage. Trompé par ce qui ressemblait à une simulation, l’arbitre du match n’a pas hésité à exclure celui que l’on surnommait « le Président ». Une décision lourde de sens puisqu’elle privera Blanc de la finale 4 jours plus tard, où il sera remplacé par Frank Leboeuf, avec succès.
Pour les deux protagonistes de cette histoire, cette anecdote reste spéciale. De l’eau a coulé sous les ponts, et les deux hommes se sont retrouvés à plusieurs reprises dans leur vie d’entraîneur, qui les a même vus épouser la fonction de sélectionneur de leur pays.
Une altercation restée célèbre
Avant un affrontement entre les deux nations, Bilic avait livré sa version des faits dans les colonnes du journal Le Parisien. « Comme sur tous les corners, je marquais Laurent Blanc. Il ne s’était rien passé entre nous de tout le match. Puis, sortant de nulle part, il me frappe. Je suis désolé que Laurent ait raté la finale, vraiment. Mais le seul à blâmer c’est lui. »
De quoi regretter cet incident ? « Non, parce que le coupable c’est lui. S’il ne me frappe pas, rien ne se passe », avait lâché le caractériel Bilic. Blanc, taiseux mais flegmatique, a pardonné. Lorsqu’ils se sont recroisés, les deux personnages principaux de cette bisbille ont même échangé quelques sourires. Le dénouement de cette grande aventure n’y est certainement pas étranger : jeune pays, la Croatie avait écrit ce qui était alors la plus belle page de son histoire, quand la France était grimpée au paradis pour décrocher sa première étoile. Et l’histoire retiendra que la Croatie a écrit un chapitre encore plus glorieux quand la France a décroché la seconde, vingt ans plus tard…
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