Le torchon brûle entre la LFP et DAZN…
et les raisons de ce coup de pression sont explosives.
Depuis plusieurs semaines,
la tension est à son comble entre DAZN et la Ligue de football
professionnel (LFP). Ce qui devait être un partenariat
structurant pour la diffusion de la Ligue 1 tourne à la
confrontation permanente. Dernier épisode en date :
la médiation judiciaire entre les deux parties, initialement
prévue pour s’achever le 31 mars, a été prolongée jusqu’au 10
avril. Un sursis… mais qui ne règle rien.
Selon les informations de RMC Sport,
DAZN envisage désormais de quitter la Ligue 1 dès la fin de la
saison, malgré un contrat courant jusqu’en 2029. L’entreprise
britannique, confrontée à des pertes colossales et à une série de
frustrations, remet tout en question. Pourquoi ce revirement si
brutal ? Pourquoi une telle rupture de confiance ? Voici les 5
raisons qui expliquent ce possible coup de tonnerre dans les droits
TV.
Un modèle économique qui s’effondre
Annoncé comme le sauveur des droits TV de la Ligue 1, DAZN est
aujourd’hui en pleine remise en question de son engagement avec la
LFP. Alors qu’un contrat à hauteur de 375 millions d’euros par an
jusqu’en 2029 avait été signé, la plateforme cherche désormais à en
revoir les conditions. En cause : des pertes colossales, alimentées
par un chiffre d’abonnés bien inférieur aux attentes — seulement
500 000 contre les 1,5 million espérés.
Des clubs qui ne jouent pas le jeu
DAZN accuse aussi les clubs de Ligue 1 de freiner la
valorisation du produit. Selon la plateforme,
l’accès aux joueurs, aux coulisses ou encore aux zones sensibles
reste trop limité. Un plan d’action avait pourtant été proposé
pour enrichir l’expérience et attirer de nouveaux abonnés, mais les
clubs n’auraient pas respecté leurs engagements. « La
grande majorité des clubs continuent à être sur le reculoir quand
il s’agit de partager », a révélé ce mercredi la
journaliste Ambre Godillon. D’où la demande de DAZN d’introduire
une part variable dans les versements, liée au niveau de
coopération des clubs.
Une lutte contre le piratage jugée inefficace
Autre point de crispation : le piratage, que DAZN estime bien
trop présent et mal combattu en France.
Le diffuseur pointe le manque de moyens de l’Arcom pour bloquer les
diffusions illégales et dénonce un environnement réglementaire
trop permissif. Résultat : un produit trop facilement accessible
sans abonnement, ce qui plombe la rentabilité du projet Ligue 1
pour la plateforme.
Des échéances financières critiques
Le conflit s’enlise aussi sur le terrain financier. La prochaine
échéance de paiement fixée au 30 avril s’annonce cruciale, DAZN
menaçant de ne pas régler la totalité de la somme due. La LFP, de
son côté, peine à imposer le respect du contrat, et redoute une
défaillance qui mettrait en péril la trésorerie des clubs à court
terme. DAZN semble jouer la montre, conscient de son poids dans
l’équation.
Un contrat mal dimensionné dès le départ
Au fond du problème se trouve un deal mal calibré dès l’origine.
DAZN s’est engagé à hauteur de 375 millions d’euros par an sur un
produit fragile, sans avoir atteint le seuil critique d’abonnés
pour rentabiliser son investissement. Selon ses dirigeants, les
prévisions fournies au moment de la négociation étaient
surestimées, et certaines données-clés leur auraient été
dissimulées. Ce sentiment de s’être fait “survendre” la Ligue 1
alimente aujourd’hui leur volonté de rupture anticipée. Une action
en justice est même en cours,
avec une réclamation de 573 millions d’euros à la clé pour
“tromperie sur la marchandise”.
Face à ce cocktail explosif, le risque de rupture dès cet été
n’est plus une simple menace de communication. DAZN aurait déjà
fait savoir à la LFP qu’un départ anticipé était envisagé. Si tel
est le cas, la Ligue devra activer des garanties financières et
préparer un plan B en urgence. La crise des droits TV entre dans
une phase critique, et c’est tout le modèle économique du football
français qui tremble.
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