Si l’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft a été validée par les conseils d’administration et les actionnaires, la Federal Trade Commission examine encore le dossier pour éviter qu’une concurrence déloyale s’installe au sein de l’industrie vidéoludique.
En plus de l’approbation des conseils d’administration, les actionnaires d’Activision Blizzard ont approuvé la vente de l’éditeur américain à Microsoft pour un montant de 69 milliards de dollars, malgré les protestations de SOC Investment Group, mais Wall Street fait le pari que les autorités antitrust de Joe Biden, notamment la Federal Trade Commission dirigée par Lina Khan, pourraient tout de même faire échouer l’une des plus grandes fusions-acquisitions de l’histoire des États-Unis. “Le vote de soutien massif de nos actionnaires confirme notre conviction commune concernant notre association avec Microsoft. Celle-ci nous permettra d’être encore mieux positionnés pour créer une grande valeur pour nos joueurs, des opportunités encore plus grandes pour nos employés et pour continuer à nous efforcer de devenir un exemple inspirant d’un lieu de travail accueillant, respectueux et inclusif“, a déclaré Bobby Kotick, PDG d’Activision Blizzard.
Will the Activision-Microsoft deal go through? Today, Activision shareholders will vote on the acquisition. Then it faces a newly empowered FTC.
With Activision shares trading 25% below Microsoft’s offer, Wall Street certainly believes the deal will fail: https://t.co/j3begJvMVu
— Jason Schreier (@jasonschreier) April 28, 2022
L’offre de Microsoft, qui s’élève à 95 dollars par action, représente une prime de 24% par rapport au cours actuel de l’action Activision Blizzard, ce qui indique que les analystes considèrent que le rachat risque de ne pas être conclu comme prévu. C’est littéralement plus du double de celle de Twitter suite à l’offre d’Elon Musk, et plus élevée que la plupart des transactions annoncées, mais toujours en attente. Le discours musclé des autorités antitrust du président Joe Biden alimente les craintes des investisseurs de voir l’opération bloquée ou fortement retardée même si elle est acceptée, a déclaré Matt Perault de New Street Research. En outre, l’opération devra également être approuvée par d’autres gouvernements, notamment l’Union européenne et la Chine.
Microsoft vers une sanction de la FTC pour donner l’exemple aux GAFAM ?
Cette fusion-acquisition, qui doit être finalisée d’ici juin 2023, ferait de Microsoft le numéro 3 mondial des jeux vidéo et lui donnerait la propriété de deux des marques de jeux les plus connues de la planète, Call of Duty et World of Warcraft. La firme de Redmond prendrait également le contrôle de King, propriétaire de Candy Crush qui a réalisé un chiffre d’affaires de 2,58 milliards de dollars l’année dernière. Selon Jennifer Rie, analyste antitrust chez Bloomberg Intelligence, les craintes d’un recours en justice sont fondées, compte tenu des déclarations de Lina Khan qui s’oppose à la croissance par acquisitions des grandes plateformes technologiques.
En outre, il est probable que la FTC disposera d’une majorité démocrate au moment où une décision devra être prise, ce qui permettrait de sortir de l’impasse qui a pu entraîner l’inaction dans le cas de la fusion Amazon-MGM. Lina Khan a longtemps plaidé en faveur d’une approche plus radicale dans l’examen des transactions, en particulier celles des plus grandes entreprises technologiques. Sous sa direction, l’agence a bloqué l’acquisition d’Arm par Nvidia ainsi que l’opération de Lockheed Martin sur Aerojet Rocketdyne Holdings. Elle a également relancé l’affaire de monopole de la FTC contre Meta Platforms qui cherche à diviser WhatsApp et Instagram.