Le Racing Club de Lens a concédé un match nul le PSV Eindhoven, ce mardi soir, au terme d’un match crispant où les Sang et Or ont été récompensé de leur ténacité (1-1).
L’appétit vient en mangeant, comme on dit. Après plus de vingt ans à regarder la prestigieuse Ligue des champions dans leur canapé, les Lensois ont fait leur retour dans le grand monde avec tout ce qui fait leur force : des vertus, de la cohérence, une bonne dose d’abnégation. Même en tirant des plans sur la comète, ils n’auraient certainement pas imaginé la photographie du classement après deux journées. Avant cette double-confrontation contre le PSV, adversaire le plus abordable sur le papier, la bande à Franck Haise menait la danse dans sa poule avec 4 points au compteur, suite au nul probant décroché à Séville (1-1) et au succès épique contre Arsenal à Bollaert (2-1).
Il fallait s’attendre à un autre match, ce mardi soir. Un match plus hasardeux, peut-être même plus dangereux. Parce que le PSV n’a pas la renommée d’un cador et la suffisance, même inconsciente, qui peut aller avec. Et parce que le concept , très théorique, d’équipe abordable sur le papier ne reflète pas toujours la réalité. Dans les faits, le leader d’Eredivisie de Peter Bosz pouvait inspirer une grande vigilance aux Lensois. D’autant que Bosz, vieille connaissance de Ligue 1, connaissait tout de Lens.
Lens s’est accroché
Franck Haise ne s’y est pas trompé : pas question de calquer bêtement le scénario d’Arsenal. L’entraîneur lensois avait légèrement modifié son onze de départ puisque Thomasson, buteur contre les Gunners, laissait sa place à Fulgini, l’homme du coup-franc magistral à Séville, pour épauler Sotoca et la flèche Wahi en attaque dans le traditionnel schéma articulé en 3-4-2-1. Pas de changement à noter pour le reste : tous les cadres étaient alignés au coup d’envoi, de Samba à Machado, en passant par le trio Gradit-Danso-Medina en défense, le tandem Mendy-Abdul Samed au milieu et l’infatigable Frankowski en piston droit.
Ce rapport de force tactique, les Sang et Or ont essayé de le prendre par le bon bout, mais il ont longtemps joué sur un fil, sans la moindre marge technique ou athlétique. Le PSV quadrillait bien le terrain. Une grande partie de ce match s’est déroulée dans cette atmosphère assez crispante. La formation néerlandaise a même eu les meilleures munitions en exploitant ses circuits offensifs, avec deux ailiers déroutants, Lozano et Bakayoko, pour entourer un pivot peu académique, le grand Luuk de Jong.
Noyés dans la nasse du milieu, les hommes de Franck Haise ont été les premiers à craquer à ce petit jeu. Après un tir enroulé de Lozano venu s’écraser sur le poteau (27e), le deuxième, signé Bakayoko, a douché Bollaert (0-1, 54e). Un nouveau match a alors commencé. Il ne pouvait pas en être autrement. C’est aussi l’identité de ce RC Lens, ce qui fait son charme, à une altitude irrespirable où ses élans de générosité lui offrent de vraies bouffées d’air. Alors comme à Séville, comme contre Arsenal, les Sang et Or ont repris leur souffle pour refaire surface.
S’il fallait personnifier ce schéma gagnant, Elye Wahi décrocherait la palme. L’international Espoir a souvent grimacé avant de retrouver son sourire et de faire une petite danse, après une reprise en extension de l’extérieur du pied pour exploiter un centre au cordeau de Frankowski (1-1, 65e). Incertaine, la dernière demi-heure n’a pas départagé les acteurs, malgré quelques frissons d’un bout à l’autre du pré, comme cette frappe de Medina (81e) ou ce tir de Ramalho (90e). D’ordinaire, les clubs français paient pour apprendre. Pour Lens, ce n’est pas un accroc. Les Sang et Or croquent chaque moment. Peut-être ne savent-ils même pas où ils vont, mais ils poursuivent leur route avec des rêves plein la tête. C’est aussi cela, la grande aventure de la Ligue des champions.
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