Ancien capitaine de l’équipe nationale de Guinée-Bissau, Bocundji Ca a assisté samedi à la défaite amère des Djurtus face à l’Egypte. Celui qui dirige aujourd’hui l’Académie qui porte son nom revient sur cette rencontre et le parcours de l’équipe à la CAN en exclusivité pour Football365 Afrique.
Bocundji, vous avez regardé la rencontre entre l’Egypte et la Guinée-Bissau, dimanche. Pensez-vous comme moi que les Djurtus ont été privés d’un but valable ?
Bien sûr. Si c’était l’Algérie ou le Sénégal, jamais l’arbitre ne refusait ce but-là (inscrit par le Troyen Mama Baldé, ndlr) ! On a tout donné, au moins qu’on prenne un point mais l’arbitre fait comme il veut. Il faut changer cela en Afrique, ce n’est plus possible ces erreurs qui protègent les grands pays. Tous les Bissau-Guinéens sont tristes aujourd’hui, moi le premier en tant qu’ancien capitaine de l’équipe nationale. On va continuer de travailler pour se qualifier, même si ce ne sera pas facile. C’est une chance fantastique de jouer une CAN, il faut continuer de tout donner comme contre l’Egypte.
« Le Nigeria n’a pas d’équipe B, plutôt deux équipes A »
La Guinée-Bissau va jouer son troisième match face au Nigeria, qui est déjà qualifié et devrait faire tourner. Est-ce une chance ?
Non. Le Nigeria est un grand pays de foot. Même s’ils font tourner, ce sont des joueurs de Ligue des Champions et de Ligue Europa. Ce n’est pas une équipe B, plutôt une deuxième équipe A.
La prestation collective face à l’Egypte était très bonne, en revanche j’ai trouvé que l’équipe avait eu du mal à se lâcher contre le Soudan (0-0). Quel est votre sentiment là-dessus ?
Je suis d’accord avec vous. On doit gagner ce premier match ! Rater un penalty, cela peut arriver à tout le monde. Mais il fallait être plus déterminé à gagner. On a plein d’occases, on tape le poteau, la barre, et on ne marque pas. En football, il faut être plus tueur devant le but. Résultat, on se retrouve sous pression dès le premier match. Si on l’avait gagné, le nul aurait suffi contre le Nigeria. Maintenant, on va devoir gagner. Oui, c’est le Nigeria, mais il faut se dire que nous, c’est la Guinée-Bissau, un pays qui s’est qualifié trois fois d’affilée pour la CAN, ce qui n’est pas donné à n’importe qui. Il faut qu’on croie plus en nous, je pense au gouvernement et à la Fédération.
« Sortons du terrain fiers de nous »
Quel discours tiendriez-vous si vous étiez le coach de cette équipe ?
J’ai parlé avec Panutche Camara, Moreto Cassama, Pelé, etc. En tant qu’ancien capitaine, j’étais déterminé, toujours prêt à aller au combat même si c’est difficile. Si j’étais là, à côté d’eux, je leur dirais qu’ils n’ont rien à perdre. Que même si on prend trois ou quatre, ce n’est pas grave , tant qu’on a tout donné. N’ayez pas de regret, faites le maximum et sortons du terrain fiers de nous, que l’on soit qualifiés ou pas à la fin. Voilà ce que je leur dirais. (Il fait une petite pause et poursuit). Tu as vu Kaba Diawara à Conakry, son discours ? Il connaît le football, il a motivé les joueurs, les anciens joueurs qui ont donné pour le pays savent motiver les troupes. J’aimerais que la Guinée-Bissau fasse aussi appel aux anciens. Comme Eto’o aussi à la présidence de la Fédération camerounaise, comme Drogba qui essaye de s’impliquer en Côte d’Ivoire, le football africain doit appartenir plus à ses joueurs.
(Propos recueillis par notre envoyé spécial à Yaoundé)
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